PLF 2026 : un coup de pouce fiscal supplémentaire pour soutenir les dons aux plus démunis

Face à la montée de la précarité et au ralentissement des dons, le gouvernement entend relancer la générosité des Français. Dans son projet de loi de finances pour 2026 (PLF 2026), il propose de renforcer le dispositif fiscal dit « Coluche », en relevant de 1000 euros le plafond de dons ouvrant droit à la réduction d’impôt majorée.
Un plafond de dons doublé
Aujourd’hui, les particuliers peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt de 75 % sur les sommes versées à certaines associations œuvrant pour les personnes en difficulté – qu’il s’agisse des Restos du Cœur, de la Croix-Rouge française, de l’Unicef France ou encore du Secours populaire. Ce dispositif, connu sous le nom de mécanisme « Coluche », s’applique dans la limite de 1 000 euros de dons par an.
Au-delà de ce seuil, les dons demeurent bien sûr déductibles, mais selon un régime fiscal moins avantageux : la réduction d’impôt retombe alors à 66 %, dans la limite de 20 % du revenu imposable
Pour redonner un élan au don associatif et compenser la baisse des contributions des ménages, l’article 9 du projet de loi de finances pour 2026 prévoit de relever le plafond du taux majoré de 75 % à 2 000 euros. Concrètement, un contribuable pourrait désormais déduire jusqu’à 1 500 euros d’impôt pour un don total de 2 000 euros, contre 750 euros auparavant. Cette évolution représente un levier important pour encourager les Français à soutenir davantage les associations de première nécessité.
Les dons concernés
Ce relèvement du plafond s’appliquerait uniquement aux dons réalisés en faveur d’organismes d’intérêt général sans but lucratif qui apportent une aide directe et concrète aux plus démunis. Le texte précise plusieurs catégories d’associations concernées :
- Celles qui fournissent gratuitement des repas aux personnes dans le besoin,
- Celles qui accompagnent les individus en situation de précarité, en leur apportant un soutien matériel, social ou psychologique,
- Celles qui dispensent des soins médicaux ou paramédicaux gratuits à des personnes exclues du système de santé,
- Celles qui accompagnent les victimes de violences domestiques ou contribuent à favoriser leur relogement et leur réinsertion.
Ces structures jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, mais leur situation s’est financièrement dégradée ces dernières années.
Lutter contre la baisse des donations
Les temps sont en effet durs pour les associations. Selon le 6e Baromètre annuel de la Solidarité réalisé par Ipsos, les Français ont donné en moyenne 364 euros à des associations ou organismes caritatifs l’an dernier, contre 371 euros en 2023. Mais c’est aussi du côté des financements publics que le bât blesse. La part des subventions publiques dans les ressources des associations a en effet chuté de 41 % entre 2005 et 2020, passant de 34 % à 20 %, selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental publié en 2024.
Avec cette nouvelle mesure, le gouvernement espère donc encourager les particuliers à renouveler ou augmenter leur contribution, et par la même occasion « compenser » le désengagement d’un État en quête d’économies, dont l’objectif prioritaire reste de réduire le déficit public. Le vote définitif du PLF 2026 précisera les modalités de mise en œuvre de ce dispositif.