Pharmacies : la vente de médicaments à l’unité bientôt obligatoire pour éviter les pénuries ?

Afin de mieux faire face aux tensions d’approvisionnement en médicaments auxquelles de nombreux pays, dont la France, sont confrontés des mesures étaient attendues.
Dans ce contexte, le Gouvernement a dévoilé en février sa nouvelle feuille de route 2024-2027 de lutte contre les pénuries de médicaments. Certaines des mesures présentées sont déjà inscrites dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2024.
Parmi elles : rendre la vente à l’unité de certains médicaments obligatoire dans les pharmacies. Focus.
Les ruptures de stock de médicaments ont atteint des niveaux inédits en 2022
Selon un récent rapport du Sénat, le nombre de signalements de ruptures de stock de médicaments et de risques de rupture a atteint des niveaux inédits en 2022 :
D’ailleurs, en 2023, 37 % des Français ont déclaré avoir été confrontés à des pénuries de médicaments.
Même si elles proviennent de multiples causes (délocalisation de la production, augmentation de la consommation de médicaments…), ces tensions peuvent rendre impossible la délivrance aux patients de certains médicaments pourtant nécessaires à leur bon rétablissement.
Elles impactent également les conditions d’exercice des médecins, pharmaciens et autres professionnels de santé.
Pharmacies : des médicaments vendus à l’unité pour éviter les ruptures de stock ?
En cas de rupture d’approvisionnement ou de risque de rupture de stock sur un médicament, le ministre de la Santé pourra, par arrêté, rendre obligatoire la vente à l’unité de ce dernier.
Concrètement, votre pharmacien devra vous délivrer la quantité de cachets « adaptée » à la durée de votre traitement, à la place d’une boîte entière.
Cette mesure, issue de la LFSS pour 2024, doit permettre d’éviter le plus possible les gaspillages en période de tension. Elle concerne les médicaments régulièrement en rupture de stock en France (amoxicilline, corticoïdes, paracétamol…).
Solution miracle ou non, la vente de médicaments à l’unité divise les professionnels de santé :
Le saviez-vous ? Sans être rendue obligatoire, la vente de certains dispositifs médicaux, comme les pansements, pourra également se faire à l’unité pour être « limitée aux besoins nécessaires à la durée du traitement ». Un décret doit encore venir fixer la modalité de cette mesure.