Perte d’autonomie : la Mutualité française formule 5 propositions en faveur du bien vieillir

Le 4 avril dernier à l'occasion de la restitution du Conseil national de la refondation (CNR) sur le bien vieillir, Jean-Christophe Combe, le ministre des Solidarités, a annoncé le lancement d’une réforme du grand âge. Premier volet de la réforme : la proposition de loi « visant à bâtir la société du bien vieillir en France » portée par la Gouvernement et qui a entamé son examen parlementaire le 3 avril.
Dans le cadre des débats, la Mutualité Française rappelle l’ambition que doit porter une future loi de programmation et les solutions concrètes à y associer pour répondre au véritable choc démographique attendu.
Pour prendre en compte les besoins et aspirations des personnes âgées et de leurs proches aidants, il est nécessaire d’avoir une approche globale qui traite de l’ensemble des domaines du bien vieillir et qui permettent de rendre actrices les personnes concernées. Dans ce cadre, la Mutualité française formule 5 priorités d'action :
- Renforcer l'attractivité des métiers du grand âge
- Intensifier la prévention de la perte d'autonomie tout au long de la vie
- Développer des solutions en faveur d’un meilleur accompagnement des proches aidants
- Réduire le reste à charge pour les personnes et leurs proches
- Valoriser les données dans un cadre de confiance au service de la santé de tous
Renforcer l'attractivité des métiers du grand âge
Temps partiel subi, horaires fragmentés, salaires bas, etc. les métiers du grand âge sont peu attractifs. Afin de remédier à cette situation, la Mutualité estime que les personnels exerçant à domicile et en établissement doivent bénéficier d’une revalorisation des salaires par des financements publics.
En outre, elle considère comme indispensables la mise en place de formations adéquates et l’extension de la validation des acquis de l'expérience (VAE) et de l’apprentissage afin de fluidifier les parcours et des évolutions professionnels. De plus, de nouveaux métiers, tels que coordinateur autonomie, coordinateur de parcours et assistant au projet de vie doivent être reconnus et encouragés.
Intensifier la prévention de la perte d'autonomie tout au long de la vie
La Mutualité appelle à généraliser le programme Icope qui permet de dépister les fragilités chez les personnes âgées. Et pour cause, grâce à la proximité qu’entretiennent les mutuelles avec leurs adhérents, elles constituent un levier puissant dans la prévention de la dépendance. Elle propose également la mise en place d’un rendez-vous prévention à 40-45 ans de façon globale en associant les mutuelles et de déclencher des services et des prestations adaptés aux besoins identifiés.
Développer des solutions en faveur d’un meilleur accompagnement des proches aidants
Les proches aidants jouent un rôle crucial dans l’accompagnement du grand âge. Dans cette dynamique, la Mutualité appelle à développer des structures de répit sur les territoires et proposer des actions de prévention pour sensibiliser les proches aidants à prendre soin de leur santé et les informer sur leurs droits.
Réduire le reste à charge pour les personnes et leurs proches
Outre l'augmentation significative et indispensable des financements publics, la Mutualité Française propose, avec France Assureurs, de mettre en place une assurance dépendance généralisée et mutualisée qui permettrait de réduire les restes à charge. Elle défend aussi le plafonnement en fonction des revenus des tarifs des EHPAD et services médicaux-sociaux. Enfin, la Mutualité appelle à une réévaluation et simplification du modèle d'habilitation à l'aide sociale pour en faciliter le recours.
Valoriser les données dans un cadre de confiance au service de la santé de tous
Dans le champ de la télésurveillance, des objets connectés ou encore de l'intelligence artificielle, la Mutualité française estime qu’il est nécessaire de déterminer collectivement un équilibre entre l'utilisation des données de santé et la protection de la vie privée des individus. Actuellement, ces outils sont essentiels pour collecter, analyser des données de santé et ainsi améliorer l’accompagnement des patients.
« En ayant toujours placé le bien vieillir au cœur de nos priorités d'action, nous sommes engagés collectivement pour une société plus juste et plus solidaire, où l'accès aux soins pour tous, l'inclusion, lien social et l'universalité sont non seulement des valeurs centrales mais doivent se concrétiser au sein de politiques publiques ambitieuses », a souligné Eric Chenut, président de la Mutualité française.