PER : bonne nouvelle pour les épargnants, pas de liquidation obligatoire à la retraite !
C’est une décision qui aurait bouleversé la stratégie patrimoniale de millions de Français. Dans le cadre de l’examen du Budget 2026, des députés ont tenté de faire passer un amendement qui aurait eu pour conséquence de forcer la liquidation du PER dès l’âge légal de départ à la retraite. Finalement, l’Assemblée nationale a rejeté cette mesure, préservant ainsi la liberté de gestion des épargnants. Explications.
PER : un produit d’épargne plébiscité des Français
Le PER, créé en 2019 avec la loi PACTE, est devenu un pilier de l’épargne à long terme des Français. Aujourd’hui, plus de 11,6 millions de personnes détiennent un PER, pour un encours total de 125,7 milliards d’euros. Flexible, fiscalement avantageux et adaptable aux besoins de chacun, il permet de préparer votre retraite selon votre rythme et vos projets.
Pourquoi cet amendement inquiétait les épargnants ?
Lors de l’examen du Budget 2026, un amendement (n° I-606) proposé par le groupe Socialistes et apparentés visait à imposer la liquidation automatique du PER dès l’âge légal de départ à la retraite.
Pourquoi cette proposition ? Selon les auteurs, certains épargnants conservaient leur PER jusqu’à leur décès, ce qui permettait :
- De bénéficier d’une déduction fiscale sur les versements réalisés durant la vie active ;
- Puis de transmettre le capital à leurs héritiers sans impôt sur le revenu – ce qui, selon les députés à l’origine du texte, faisait du PER « un outil d’optimisation fiscale massif, loin de sa fonction initiale ».
L’amendement visait donc à « corriger cette faille » en imposant le dénouement du PER, soit en capital, soit en rente, dès l’âge légal de départ à la retraite. Cette mesure aurait pu générer environ 200 millions d’euros de recettes supplémentaires par an pour l’Etat, via l’impôt.
Après débat, elle a finalement été rejetée ce lundi 3 novembre. Une première victoire pour les épargnants et pour la souplesse du PER.
Que se serait-il passé s’il avait été adopté ?
Si la mesure avait été adoptée, vous auriez été obligé de liquider votre PER dès votre retraite, sans tenir compte de votre situation personnelle ou de votre stratégie patrimoniale.
Avec le rejet de l’amendement, vous gardez la maîtrise de votre PER. Concrètement, vous conservez la liberté de :
- Optimiser vos impôts: par exemple, si vous disposez de 150 000 €, vous pouvez étaler vos retraits sur plusieurs années pour éviter une imposition trop lourde d’un seul coup ;
- Adapter les retraits à vos besoins: en rente viagère pour un revenu régulier, en capital pour financer un projet (achat immobilier, aide à vos proches, etc.), ou un mélange des deux ;
- Préparer la transmission de votre patrimoine: le PER peut être transmis à vos héritiers dans un cadre fiscal avantageux, ce qui aurait été compromis par une liquidation forcée à la retraite.
En résumé, cette décision vous permet de :
- Conserver le contrôle total de votre épargne ;
- Planifier vos retraits selon vos besoins et votre fiscalité ;
- Faire fructifier votre capital même après votre départ en retraite.
Ainsi, le PER conserve ce qui fait sa force :sa liberté, sa souplesse et ses avantages fiscaux. Cette décision parlementaire confirme le rôle du PER comme outil stratégique pour préparer sa retraite et organiser son patrimoine selon ses propres priorités.
Et les autres amendements ?
Les députés ont également rejeté les propositions qui visaient à imposer à l’impôt sur le revenu les capitaux transmis au décès du titulaire d’un PER. Pour l’instant, le cadre fiscal actuel reste donc inchangé.
Mais attention : plusieurs experts estiment toutefois que le sujet de la transmission du PER pourrait revenir dans les débats, que ce soit au Sénat à l’occasion de l’examen du Budget 2026 ou dans un futur texte budgétaire.
Mieux vaut donc rester vigilant face aux évolutions législatives à venir.