Myopie des enfants : la Sécurité sociale prendra partiellement en charge des verres freinant la progression

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Myopie des enfants : la Sécurité sociale prendra partiellement en charge des verres freinant la progression

Pour la toute première fois, la Sécurité sociale française va s’engager à rembourser partiellement des verres correcteurs conçus non seulement pour améliorer la vision, mais aussi pour ralentir la progression de la myopie chez les jeunes âgés de 5 à 16 ans.

Cette nouvelle prise en charge entrera en vigueur à partir du 30 juin prochain et s’inscrit dans une politique de prévention plus large, alors que les études sur la myopie au niveau mondial inquiètent les spécialistes.

Une mesure centrée sur certains cas de myopie

Serait-ce un tournant dans la lutte contre la myopie infantile ? Un arrêté publié au Journal officiel du 17 juin 2025 marque en tout cas une étape importante puisque à compter du 30 juin, la Sécurité sociale remboursera, pour la première fois, une partie du coût de verres spécialement conçus pour freiner l’évolution de la myopie chez les enfants.

La mesure s’adresse aux jeunes présentant soit une myopie forte (au moins –6 dioptries), soit une myopie évolutive rapide (progression d’au moins –0,5 dioptrie par an). Ce ciblage s’explique par les risques à long terme associés à une myopie non maîtrisée, qui peut entraîner des complications visuelles sévères.

Un verre innovant : Miyosmart

Les verres concernés par ce remboursement sont les modèles Miyosmart, développés par le groupe japonais Hoya. Ces verres permettent à la fois de corriger la vue et de ralentir l’évolution de la myopie, grâce à une technologie de défocalisation périphérique. Jusqu’ici, ils étaient remboursés uniquement selon le barème standard applicable aux verres correcteurs classiques, soit à un taux très faible.

En 2022, la Haute Autorité de santé (HAS) avait reconnu l’innovation que représente cette technologie, tout en la qualifiant de service médical « mineur », en raison d’un manque de recul et d’études suffisamment robustes — les échantillons étaient limités et la durée d’observation courte.

Montant et coût pour les familles

Rappelons que le remboursement, bien qu’inédit, ne sera que partiel. L’Assurance maladie prendra en charge 44,28 € par verre, sur un prix public de 147,60 €, soit environ un tiers du coût total. Cela peut sembler insuffisant pour certains foyers, mais les mutuelles complémentaires devraient, pour la plupart, couvrir le reste. Ainsi, il devrait être possible de limiter le reste à charge pour les familles, avec pour objectif de réduire au maximum les situations de renoncement aux soins.

Les modalités de prescription et d’utilisation

Pour bénéficier de cette prise en charge, une prescription ophtalmologique mentionnant le code LPP (Liste des Produits et Prestations) spécifique est nécessaire. Une fois l’ordonnance obtenue, le parcours de soins prévoit les étapes suivantes :

  • Première adaptation : l’enfant reçoit ses lunettes chez l’opticien, accompagné d’un devis préalable,
  • Contrôle à 15 jours : vérification de l’adaptation du verre par l’opticien,
  • Suivis trimestriels chez l’opticien, incluant des questionnaires pour évaluer l’adaptation,
  • Consultations semestrielles chez l’ophtalmologiste, avec des examens sous cycloplégie (examen qui permet une mesure exacte de la réfraction) pour mesurer l’évolution de la myopie.

Ainsi, tous les six mois, l’enfant devra être revu par un ophtalmologue afin de vérifier si la myopie progresse, ralentit, ou stagne.

Une urgence de santé publique

Rappelons que la myopie est loin d’être un trouble anecdotique : elle constitue un enjeu de santé publique de plus en plus pressant à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, on estime que 2,6 milliards de personnes dans le monde sont touchées par la myopie, dont près de 27 millions en France.

Et les projections inquiètent. On estime qu’en 2050, une personne sur deux pourrait être concernée par ce trouble de la vision. Parmi elles, 10 % risqueraient de développer des complications sévères, pouvant parfois aller jusqu’à la cécité.

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