Marchés financiers sous tension : peut-on protéger son portefeuille avec les valeurs défensives ?

Alors que la Bourse américaine connaît une chute importante de ses principaux indices et que les marchés européens tentent de limiter les pertes, vous vous demandez quelle peut être la bonne stratégie à adopter dans des périodes d’incertitude comme celles que connaissent les principaux indices mondiaux ces derniers jours.

Certaines actions ont par nature tendance à mieux se comporter que d’autres, car elles ne sont pas directement dépendantes des cycles boursiers. Il s’agit tout particulièrement des valeurs défensives.

Des marchés sous pression

Lundi 10, les marchés américains ont connu une séance particulièrement mouvementée. Le Nasdaq a enregistré sa pire performance depuis 2022, avec une chute de 4 %. Cette correction brutale s’explique en partie par les revirements de Donald Trump sur la politique douanière, qui inquiètent les investisseurs, ainsi que par une forte révision à la baisse des prévisions de croissance économique des États-Unis pour le premier trimestre 2025.

Dans ce contexte agité, l’indice phare de la place parisienne parvient à limiter la casse, mais affiche tout de même une baisse de 2,70 % ces cinq derniers jours.

Face à cette volatilité accrue, certains investisseurs peuvent subir des pertes importantes sur les marchés financiers. Pourtant, toutes les actions ne réagissent pas de la même manière aux chocs de marché. Les valeurs défensives offrent une meilleure résilience, limitant ainsi les moins-values en période de crise.

Pourquoi certaines valeurs résistent-elles mieux aux crises ?

Si la définition d’une valeur défensive peut varier, il est admis que certaines entreprises sont structurellement moins sensibles aux cycles économiques. Ces sociétés, souvent bien établies et générant des revenus récurrents, ont une activité peu dépendante de la conjoncture.

Les principaux secteurs concernés sont :

• La santé (pharmaceutique, biotechnologie, hôpitaux)
• L’agroalimentaire (grands groupes alimentaires, distribution de produits de base)
• Les services aux collectivités (eau, gaz, gestion des déchets)
• L’énergie (électricité, pétrole, renouvelables)
• Les opérateurs de télécommunications (services mobiles, internet, réseaux fixes)

Puisque ces industries répondent à des besoins essentiels, ceci limite la volatilité de leurs actions. Car quelle que soit la situation économique, vous aurez toujours besoin de vous soigner, vous nourrir, d’utiliser l’électricité ou encore de payer votre abonnement internet.

En plus de leur stabilité, les valeurs défensives sont souvent des entreprises matures, bien installées, qui offrent des rendements attractifs sous forme de dividendes réguliers.

Valeurs défensives : un rempart, mais pas une garantie absolue

Comme toujours en Bourse, la prudence est de mise. Si les valeurs défensives offrent une protection relative en période de turbulences, sachez qu’elles ne sont pas infaillibles. Une entreprise, même évoluant dans un secteur résilient, peut connaître des difficultés structurelles : baisse des ventes, repli du chiffre d’affaires, instabilité sociale, ou encore pression concurrentielle accrue.

L’intérêt de bien connaître ces valeurs est donc de pouvoir ajuster son allocation d’actifs en fonction des conditions de marché. En période d’incertitude, il peut être opportun de renforcer leur poids dans un portefeuille. À l’inverse, lors d’une phase de reprise économique, les secteurs dits « cycliques » (technologie, industrie, consommation discrétionnaire) offrent souvent des opportunités de croissance plus marquées.

En définitive, pour tirer parti des cycles boursiers, un portefeuille doit être diversifié, en combinant valeurs défensives et valeurs plus dynamiques. L’objectif : limiter les pertes lors des baisses tout en captant le potentiel de hausse lors des reprises.