Les Français et leurs impôts : grogne fiscale ou civisme assumé ?

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Les Français et leurs impôts : grogne fiscale ou civisme assumé ?

En 2025, le regard que portent les Français sur l’impôt apparaît plus que jamais contrasté, voire ambivalent. D’un côté, une large majorité juge le niveau global de la fiscalité trop élevé, mais de l’autre, le sentiment d’un « devoir citoyen » de contribuer reste largement partagé… jusqu’à une certaine limite ?

Des taux d’imposition considérés comme trop élevés

Tous les deux ans, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), institution associée à la Cour des comptes, publie son baromètre des prélèvements sociaux et fiscaux. Sans grande surprise, 78 % des Français estiment que le niveau général d’imposition en France est « trop élevé ». Cette proportion était déjà de 75 % en 2021 et 2023. Par ailleurs, 19 % des sondés jugent le niveau d’imposition correct et 3 % le trouvent même trop bas.

Un civisme fiscal qui tient bon

Malgré le mécontentement sur le poids des impôts, leur paiement reste largement perçu comme un acte citoyen : 79 % des sondés affirment qu’il s’agit d’un devoir envers la collectivité.

En revanche, et c’est plus surprenant, seuls 25 % des Français condamnent le fait de s’expatrier pour réduire ses prélèvements (contre 28 % en 2023). Ils sont également moins d’un sur deux (45 %) à considérer qu’il n’est « jamais justifié de frauder ».

Des réticences face à certaines impôts et taxes

Même si le fait de payer l’impôt reste globalement accepté, la manière dont l’argent public est utilisé est mal perçue par 72 % des Français. Ce chiffre progresse nettement par rapport à 2021 (65 %) et 2023 (68 %).

De plus, la confiance dans l’État central pour gérer les fonds publics continue de s’éroder : elle chute à 22 % en 2025, contre 33 % en 2023.

Les Français jugent majoritairement le système fiscal complexe. Toutefois, 64 % estiment que remplir leur déclaration de revenus reste « plutôt facile » et 90 % saluent l’utilité du pré-remplissage.

La question de la transmission du patrimoine

Le sondage 2025 du CPO s’intéresse également à des prélèvements spécifiques, comme les droits de succession. Sur ce point, 56 % des personnes interrogées considèrent ces impôts « trop élevés », tandis que 31 % les jugent « insuffisants ». Malgré cette perception, 90 % des répondants estiment normal que des parents transmettent un patrimoine à leurs enfants, même si cela contribue mécaniquement à accentuer les inégalités.

Ces chiffres font écho à une autre étude parue début septembre, révélant que 71 % des Français pensent aujourd’hui pouvoir transmettre un héritage à l’avenir, soit un recul de 7 points en un an.

L’instabilité politique, le ralentissement économique ou encore les tensions intergénérationnelles peuvent expliquer cette baisse de confiance. L’étude du CPO suggère qu’à ces facteurs s’ajoute désormais aussi la question fiscale, perçue comme un frein supplémentaire à la transmission.

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