Il y en a partout, et pas qu’un peu. Sur chaque versement, sur la gestion annuelle du fonds en euros, sur celle des unités de compte, sur les arbitrages, mais également sur la rente, au moment de la retraite.
Les frais de gestion gâchent-ils la performance des PER ? (Enquête 60 millions de consommateurs)

Instauré en octobre 2019 par la loi PACTE, le Plan d’épargne retraite (PER) a vocation à remplacer les contrats d’épargne retraite existants (PERP, Madelin, Article 83, PERCO, etc.). D’ailleurs depuis le 1er octobre 2020, il n’est plus possible de souscrire l’un de ces anciens dispositifs.
Semblable à un contrat d’assurance vie, avec un investissement dans des fonds en euros (FE) ou en unités de compte (UE), le PER ne peut se dénouer qu’au moment du départ en retraite (sauf cas de déblocages anticipés), en rente, en capital ou en une combinaison de ces deux options. Au-delà de la rentabilité du plan d’épargne retraite, visant à faire fructifier l’épargne accumulée, l’intérêt principal du PER réside dans son avantage fiscal.
Dans son hors-série, à paraître en décembre, consacré à la retraite, l’association 60 millions de consommateurs publie une étude comparative de 26 PER actuellement proposés par les opérateurs. Si l’association souligne le caractère « modulable » et « souple » du PER et ses attraits tels que « la sortie en capital, la possibilité de le fractionner, la déductibilité ou pas des versements, la faculté de transférer toutes les autres épargnes pour la retraite », elle regrette que les « les frais imposés par les gestionnaires viennent souvent anéantir les rendements attendus par les souscripteurs ».
La gestion financière des PER : 3 profils
Avec une gestion pilotée par défaut, correspondant à un profil « équilibré », le PER peut offre de « bons rendements sur des fonds risqués durant les premières années, puis une sécurisation progressive de l’épargne à l’approche de la retraite » explique l’association. Une gestion « par horizon » qui peut se décliner en 3 profils « prudent », « équilibré » et « dynamique », selon la volonté de l’épargnant.
Le rôle du professionnel sera de présenter à l’adhérent un plan adapté à sa situation. Pour cela, il fournira sous forme de tableau : les informations relatives à chaque actif référence dans le futur PER, les performances brutes et nette de frais et le montant des frais de gestion prélevés, ponctuels ou récurrents.
Sur ce dernier point, l’association 60 millions de consommateurs recommande aux futurs souscripteurs une attention particulière.
Des frais qui peuvent être importants
Frais d’adhésion, de versement, de gestion, etc. L’association fait le point sur les écarts importants de frais d’un contrat à l’autre.
Frais d’adhésion |
Non systématiques, ils sont souvent symboliques et de l’ordre de 20 € à 75 € |
Frais de versements |
Ponctuels, ils s’appliquent à chaque versement sur le contrat. Ils vont de 0 % à 5 %, selon les contrats Ex : avec de frais sur versement de 5 %, pour 100 € versés sur le PER, 95 % sont réellement investis Ils peuvent être négociés |
Frais de gestion |
Annuels, ils s’appliquent : · sur les fonds en euros de 0,5 % à 2 % selon les contrats, alors même que ceux-ci peinent à dépasser à 1 % · sur les unités de comptes de 0,5 % à 1,6 % |
Frais d’arbitrage |
Prélevés sur chaque transfert d’un support à un autre, ils vont de 0,5 % à 5 % du montant transféré, selon les contrats La plupart des contrats prévoient un arbitrage gratuit par an |
Frais de transfert |
Limités à 1 % du montant transféré, ils s’appliquent en cas de transfert d’un ancien produit d’épargne retraite vers un PER Au-delà de 5 ans, plus aucun frais de transfert n’est prélevé |
Frais sur la rente |
De 0 à 3 % selon les contrats Ils s’ajoutent aux frais de gestion L’association recommande d’opter pour une table de mortalité fixé au moment de la souscription, car la table mortalité en vigueur au moment de la sortie en rente est inconnue au moment de la souscription. |
Tous ces frais sont d’autant plus préjudiciables que la rémunération réelle des actifs est plutôt faiblarde ces dernières années.
En outre, l’association regrette que les fonds en euros « dont le capital et les intérêts acquis étaient jusqu’à présent sécurisés partout, ne présentent plus cette sureté contractuelle », certains gestionnaires ne garantissant plus le capital à 100 %.
Des contrats qui font le grand écart
Pour l’association, il sera difficile de faire fructifier son épargne avec les PER des opérateurs se montrant trop gourmands en frais. Ceux-ci absorbant une bonne partie de la performance des plans d’épargne retraite, il s’écoulera plusieurs années avant que l’adhérent puisse récupérer son capital de départ. C’est pourquoi, elle dresse un tableau comparatif des 26 contrats qu’elle a étudié, proposés par des établissements bancaires, des compagnies d’assurance, des associations d’assurés et des courtiers en ligne.
Les contrats les moins coûteux en frais de gestion sont souvent vendus en ligne. Pour l’association 60 millions de consommateurs, ce point figure peut-être une transformation du modèle économique de ces industries qui font face à des frais structurels parfois importants.