Les dépenses de santé affichent un ralentissement historique en 2020 d’après la DREES

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Les dépenses de santé affichent un ralentissement historique en 2020 d’après la DREES
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Dans une étude sur les comptes de la santé pour 2020, publiée le 15 septembre 2021, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) a relevé une baisse historique des dépenses de santé en France.

En 2020, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) est ainsi évaluée à 209,2 milliards d’euros, soit 3109 euros par habitant et 9,1 % du PIB.

Fortement impactée par la crise sanitaire, elle augmente d’à peine 0,4 % après +2 % en 2019. C’est la plus faible progression jamais observée depuis 1950.

Cette CBSM comprend :

  • Pour 48 % du total, la consommation de soins hospitaliers, dont les honoraires perçus par les médecins libéraux en établissements privés, les consultations externes en établissements publics et les médicaments et biens médicaux en sus consommés en établissements ;
  • Pour 27 % du total, la consommation de soins en ville, c’est-à-dire les soins médicaux et paramédicaux en cabinets libéraux, les dépenses d’analyses de laboratoires et les cures thermales ;
  • Pour 14 % du total, la consommation de médicaments en ambulatoire ;
  • Pour 8 % du total, la consommation d’autres biens médicaux en ambulatoire ;
  • Pour 2 % du total, la consommation de transports sanitaires.

Une CBSM fortement impactée par la crise sanitaire

En 2020, la crise sanitaire a eu une influence certaine sur les dépenses de santé entrant dans le périmètre de la CBSM. En détaillant par secteur d’activité, la croissance de la CBSM apparaît essentiellement portée par quelques secteurs :

  • Les soins hospitaliers publics ont contribué à la croissance de la CSBM de +2,0 points, portés par la hausse de la rémunération des personnels.
  • Les dépenses des laboratoires d’analyses, particulièrement sollicités avec la campagne de tests PCR pour le dépistage du nouveau virus, contribuent à +0,8 point dans la croissance de la CBSM.
  • Enfin, les soins d’infirmiers ont également une contribution à la hausse, avec +0,4 points, portés par la demande de prélèvements nasopharyngés pour les dépistages antigéniques et PCR.

Les autres secteurs de la CBSM sont à la baisse. L’étude de la DREES relève ainsi une contribution diminuée pour l’activité des dentistes (-0,5 point), qui s’est pratiquement arrêtée lors du premier confinement ; de même pour l’activité des médecins libéraux (surtout celle des spécialistes). Les dépenses de médicaments contribuent également à la baisse de la CSBM (-0,5 point), ainsi que les dépenses de cliniques privées (-0,3 point).

Une forte hausse des soins hospitaliers publics

Si les dépenses de santé en 2020 connaissent une croissance extrêmement faible, d’à peine 0,4 % par rapport à 2019, cette quasi-stagnation masque une forte hausse des dépenses hospitalières dans le secteur public (+5,6 %). En comptabilisant les soins hospitaliers prodigués dans le secteur privé (qui affichent une baisse de 2,4 %), les soins hospitaliers connaissent une hausse générale de +3,7 %, atteignant les 100,5 Md€ (dont 78,7 Md€ pour les établissements publics).

Pour la DREES, cette accélération de la croissance des dépenses hospitalières du secteur public est « essentiellement portée par celle des rémunérations, qui bénéficient de primes exceptionnelles et de majorations des heures supplémentaires versées par l’Assurance maladie pour les personnes les plus exposées à l’épidémie, ainsi que des hausses des salaires mises en œuvre dans le cadre des accords du Ségur de la santé ».

Une recomposition importante de la structure de financement de la CBSM

La crise sanitaire a aussi impacté la répartition de prise en charge entre les différents acteurs des dépenses de CBSM. En 2020, la part de la Sécurité sociale, qui a financé les principales dépenses supplémentaires liées à la crise, s’établit ainsi à 79,8 % de la CSBM. Celle des organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurances et institutions de prévoyance) atteint 12,3 %, tandis que la part restant à la charge des ménages continue de diminuer pour s’établir à 6,5 %.

La prise en charge par la Sécurité sociale a ainsi bondi de 1,9 point entre 2019 et 2020, tandis que les autres acteurs de financement ont vu leur participation baisser entre ces deux années. La prise en charge élevée de la Sécurité sociale s’explique en grande partie par l’augmentation des dépenses du secteur hospitalier et par la volonté de soutenir les établissements de santé durant la crise sanitaire, ainsi que la prise en charge des dépenses des laboratoires avec le remboursement à 100 % des tests PCR à partir du 28 mai 2020.

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