L’endométriose, bientôt reconnue comme une affection de longue durée (ALD) ?

L’endométriose, cette maladie gynécologique chronique et incurable qui toucherait près d’une femme sur 10 en âge de procréer - soit 1,5 à 2,5 millions de femmes - pourrait être reconnue comme affection de longue durée (ALD). C’est en effet ce que semble envisager Olivier Véran, le ministre de la Santé, qui a déclaré au Sénat le 29 juillet dernier qu’il chargerait son ministère de réaliser une évaluation dans ce sens.
Responsable de douleurs chroniques invalidantes et cause d’infertilité dans 40 % des cas, l’endométriose demeure sous-diagnostiquée et mal prise en charge car méconnue d’un grand nombre de médecins.
Une reconnaissance de l’endométriose en ALD permettrait aux personnes atteintes par la maladie de bénéficier d’une prise en charge à 100 % des frais de santé occasionnés et donc, d’une exonération du réglement du ticket modérateur.
En outre, cette reconnaissance permettrait de donner plus de visibilité à la maladie ; c’est d’ailleurs le combat mené par de nombreuses associations de lutte contre l’endométriose, parmi lesquelles Endofrance, qui a appelé, dans une tribune publiée le 23 août dernier dans Le Parisien et signée par une soixantaine de praticiens médicaux, le Gouvernement à aller plus loin qu’une reconnaissance en ALD, estimant qu’il faut avant tout poser le diagnostic de la maladie, ce qui est loin d’être acquis pour l’heure.
L’association demande la mise en œuvre d’« un plan de santé national dédié et concret, construit autour de trois axes liés :
- formation initiale et continue de l'ensemble des médecins: selon l’association, « l'errance médicale de sept ans, délétère et inadmissible, vient de la méconnaissance des symptômes variés de l'endométriose par les médecins généralistes et les gynécologues de ville. La formation initiale des médecins doit être revue. Et les professionnels de santé en poste aujourd'hui doivent recevoir une formation continue rendue obligatoire sur l'endométriose pour ne plus passer côté du diagnostic » ;
- labellisation de centres d'expertises dédiés à la prise en charge de l'endométriose dans chaque région ;
- financement de la recherche dédiée à l'endométriose : « comprendre cette maladie, par la recherche clinique et fondamentale, est urgent pour harmoniser les pratiques médicales et envisager des solutions de diagnostic et de traitements ».