Le salaire des fonctionnaires revalorisé de 3,5 % dès le 1er juillet

Le ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques, Stanislas Guérini, a convoqué hier les organisations syndicales représentatives de la fonction publique à une conférence salariale. A la suite de celle-ci, il a annoncé que le salaire de 5,7 millions de fonctionnaires allait être revalorisé de 3,5 % dès le 1er juillet prochain.
Un dégel du point d’indice des fonctionnaires pour un coût total de 7,5 milliards d’euros
Le point d’indice – outil permettant de calculer le montant du salaire brut des fonctionnaires – était totalement gelé depuis 2017. Autrement dit, aucune hausse généralisée de la rémunération des agents de la fonction publique n’a eu lieu depuis cette date.
La mesure annoncée hier était donc très attendue. Il s'agit d'ailleurs « de la plus forte revalorisation du point d’indice dans la fonction publique depuis 1985, c’est-à-dire depuis plus de 37 ans », a souligné le gouvernement. Elle s’appliquera à l’ensemble des agents des trois fonctions publiques (la fonction publique d’Etat, territoriale et hospitalière) et se fera « en une seule fois », pour un coût total de près de 7,5 milliards d’euros, réparti entre l’Etat et les collectivités territoriales.
A partir du mois de juillet « plus aucun agent de la fonction publique ne sera rémunéré au niveau du SMIC », a affirmé le ministre. « Ils seront tous, au moins, 3,7 % au-dessus du SMIC. », a-t-il renchéri.
Cette augmentation du point d’indice aura « un effet immédiat et visible sur les rémunérations ». Il se traduira concrètement de la manière suivante :
- Secrétaire de mairie (15 ans d’ancienneté) : + 57,30 € nets/mois
- Professeur des écoles (7 ans d’ancienneté) : + 62 € nets/mois
- Gardien de la paix (15 ans d’ancienneté) : + 68,50 € nets/mois
- Infirmier-anesthésiste (8 ans d’ancienneté) : + 91,10 € nets/mois
Cette revalorisation de 3,5 % « viendra s’ajouter aux augmentations moyennes de rémunération dans la fonction publique de 1,5 %. Ce sont donc 5 % d’augmentation sur la fiche de paie. », a affirmé le ministre.
Des mesures complémentaires pour soutenir le pouvoir d’achat des agents
Le gouvernement a annoncé que cette revalorisation sera accompagnée de 4 mesures complémentaires :
- La reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) pour 2022. La GIPA est une indemnité versée à tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l’indice des prix à la consommation, en cumul sur une période de 4 ans.
- La revalorisation du début de carrière de la catégorie B ;
- L’extension du forfait mobilités durables (FMD), lequel favorise le recours aux modes de transport alternatifs « doux » pour les déplacements domicile-travail, tout en réduisant leur empreinte carbone : vélo et covoiturage ;
- La revalorisation et l’extension de la participation aux frais de restauration.
Ces mesures s’ajouteront à celles qui seront prises dans le cadre du projet de loi sur le pouvoir d'achat.
Une mesure jugée insuffisante par les syndicats
Si cette mesure a été saluée en tant que telle, elle est jugée insuffisante, voire décevante par de nombreux syndicats. Pour cause : certains syndicats (CFTC, CGT, FO…) réclamaient une hausse du point d’indice non pas de 3,5% mais de 10 voire 20 ou 25 %.
Pour l’UNSA, « le montant de cette enveloppe n’est certes pas anecdotique, mais il ne compense malheureusement ni le niveau actuel de l’inflation sur un an, ni le décrochage induit par le gel du point d’indice depuis 2010. »
Cet avis est partagé par la CFTC qui juge cette mesure insuffisante « au regard de l’inflation actuelle que nous connaissons et surtout au regard de celle projetée dans les mois à venir ». En effet, selon les dernières prévisions de l’INSEE, l’inflation pourrait approcher la barre des 7 % dès le mois septembre prochain.
La CGT, qui appelait à une « augmentation d’au moins 10 % de la valeur du point, avec effet rétroactif au 1er janvier et indexation sur l’inflation », cette mesure est qualifiée, là encore, de « nettement insuffisante ».