Le Président de la République dit non au RSA pour les jeunes de moins de 25 ans

Dans une interview accordée au média en ligne Brut le vendredi 4 décembre, le Président de la République, Emmanuel Macron, a rejeté l’idée d’étendre le Revenu de solidarité active (RSA) aux jeunes de moins de 25 ans.
« Je ne suis pas un grand fan de cette option » a-t-il affirmé, « parce qu’on a aujourd’hui la Garantie Jeunes qui suppose une démarche d’insertion, on a les bourses quand vous faites des études, on a le Parcours emploi compétences », lequel a pour ambition l’insertion durable sur le marché du travail du bénéficiaire, à travers notamment un accompagnement dédié et un accès facilité à la formation et à l’acquisition de compétences.
Selon Emmanuel Macron, « dans notre société, le grand défi que l’on a c’est un rapport au travail ». « On a lutté contre la pauvreté avec les minimas sociaux, c’est un acquis très important », a-t-il souligné.
Mais dans un pays comme la France, « si l’écart entre la non-activité et l’activité n’est pas suffisant, on crée un système de désincitation au retour à l’emploi ». « Je préfère qu’on fasse de la lutte contre la pauvreté par l’insertion à l’activité économique mais aussi de l’accompagnement humain pour ceux qui sont le plus éloignés de l’emploi, par des initiatives comme Territoires zéro chômeur auquel je crois à fond, et qu’on est en train de généraliser », a-t-il notamment déclaré, poursuivant : « pour les jeunes, je crois en la Garantie jeunes, au service civique, aux Parcours emploi compétences, c’est-à-dire des [dispositifs] avec, dès le début, un contrat de responsabilité » (études contre aides, etc.).
En outre, si la crise sanitaire devait perdurer, le Chef de l’Etat a annoncé la mise en place « d’autres aides » à destination de la jeunesse et éventuellement l’octroi d’une nouvelle aide exceptionnelle de 150 € sur le modèle des aides versées au printemps et à l’automne.
Du fait du contexte de crise économique liée à l’épidémie de Covid-19 qui amplifié le phénomène de paupérisation des jeunes, de nombreuses voix se sont dernièrement élevées en faveur d’une ouverture du droit au RSA aux jeunes. Ainsi, une proposition de loi a été déposée le 3 décembre dernier par le sénateur de la Somme Rémi Cardon (Socialistes et républicains) afin de réclamer l’ouverture du droit au RSA aux moins de 25 ans. Par ailleurs, dans une tribune publiée dans le Monde, le 1er décembre, seize représentants d’organisations de jeunesse ont réclamé la possibilité de bénéficier du revenu de solidarité active dès 18 ans en ces temps de crise.