Le Parti socialiste présente son plan santé, inspiré par la crise sanitaire

Inciter les médecins à s’implanter en zone sous-dotées en échange de trimestres supplémentaires de retraite, nommer un médecin coordonnateur des projets territoriaux de santé mentale, faire évoluer les EHPAD vers le service à domicile…
Jeudi 4 mars 2021, le Parti socialiste (PS) a publié un document formulant plusieurs propositions pour une nouvelle politique sanitaire tirant les leçons de la crise sanitaire actuelle : « la crise a fait apparaitre les faiblesses structurelles de notre système de santé et d’abord la faiblesse de la prévention, l’association trop limitée des professionnels de ville du fait du cloisonnement entre la ville l’hôpital et le médico-social, avec comme résultat des hospitalisations trop fréquentes, trop longues, trop en urgence, aggravant la crise d’hôpital en le surchargeant. »
Ces propositions figurent une première ébauche du futur programme politique du PS pour l’élection présidentielles de 2022.
Lutter contre les déserts médicaux
Pour lutter contre les déserts géographiques ou sécuritaires, le parti socialiste formule les propositions suivantes :
- Organiser la présence des étudiants des premiers deuxième et troisième cycles en stage dans tous les territoires tout le long de leur formation ;
- Soutenir davantage la création des maisons de santé dans les zones rurales mais aussi dans les zones urbanisées ;
- Organiser l’accès aux spécialités de proximité à commencer par la filière visuelle ;
- Inciter les médecins à s’implanter dans des territoires sous dotées par le biais de compensation financière, par l’attribution de trimestres supplémentaires de retraite, ou en permettant l’exercice mixte dans un hôpital ;
- Reconstruire les médecines du travail et scolaires en revalorisant ces métiers dans le cadre d’un partenariat renforcé avec les professionnels de ville qui agissent en exercice regroupé ;
- Amplifier le développement des technologies numériques et leurs usages.
Enfin, le parti envisage également des mesures contraignantes telles que la limitation à l’installation dans les territoires sur dotés.
Agir pour la santé mentale
Le Parti socialiste souhaite agir davantage au niveau des territoires pour lutter contre les pathologies chroniques mentales, en nommant un médecin coordonnateur des projets territoriaux de santé mentale (PTSM) dans chaque territoire (environ 1 million d'habitants).
Doté d’un budget propre, il serait chargé de travailler sur l’amélioration des parcours de soins et des conditions de financement :
- Mise en place d’un tarif de consultations complexes pour les médecins généralistes recevant des patients souffrant d’une maladie psychique ;
- Rembourser les consultations de psychologues appliquant les psychothérapies validées et recommandées ;
- Créer 20 000 places d’hébergement en établissement médico-sociale pour les handicaps psychiques, sur 5 ans.
Soutenir l’autonomie des personnes
Pour le PS concernant les carences des dispositifs actuels pour soutenir l’autonomie, il faut agir sur 4 domaines :
- La prévention et l’amélioration des parcours pour développer les prises en charge articulées avec les professionnels de ville et l’HAD ;
- Le soutien (et le maintien) à domicile le plus souvent possible en apportant de l’aide aux aidants ;
- L’amélioration de la qualité de prise en charge en EPHAD et l’évolution de ces structures comme plateforme de services des personnes à domicile (l’EPHAD à domicile) ;
- La diversification des conditions de logement pour favoriser un habitat collectif adapté.
Pour permettre ces évolutions du système de santé, le Parti socialiste envisage de développer la mise en œuvre de contrats territoriaux de santé.
Pour amplifier la capacité des professionnels de terrain à construire des réponses adaptées aux besoins de leurs territoires, le PS propose la mise en place, dans chaque territoire de vie, d’un conseil de santé territoriale regroupant usagers, professionnels de santé, professionnels sociaux et directeurs d’établissement de santé et d’établissements sanitaires et médico-sociaux, sous la coordination de l’Agence régionale de santé (ARS).
Quant à l’hôpital public, l’idée du parti est de repositionner le CHU dans son territoire pour en faire : « une véritable tête de réseau dans le cadre de contrats passés avec l’université, pour associer davantage tous les établissements à la formation et développer la recherche dans toutes les composantes »