Le nombre de bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) a doublé depuis 1990

Le nombre d’allocataires percevant l’allocation aux adultes handicapés (AAH) a été multiplié par 2 entre 1990 et 2017, pour atteindre 1,13 million, selon les conclusions d’une étude de la DREES (1) publiée aujourd’hui.

Après une période de relative stagnation, le nombre de bénéficiaires de l’AAH a connu une hausse depuis 2012, principalement pour des raisons démographiques puis a connu une augmentation plus mesurée.

Le montant de l’AAH est actuellement de 819 €, il sera porté à 860 € au 1^er novembre et atteindra 900 € fin 2019.

Forte hausse des allocataires AAH entre 2008 et 2012

Fin 2017, 1 129 300 allocataires percevaient l’AAH, ce nombre décomposé comme suit :

• 55,6 % l’AAH1 : taux d’incapacité supérieur ou égal à 80 %
• 44,4 % l’AAH2 : taux d’incapacité entre 50 % et 79 %

Entre 1990 et 2005, le nombre d’allocataires AAH augmente en moyenne de 2,7 %/an, soit 17 200 bénéficiaires en plus.

La cause principale est démographique, les baby-boomers étant arrivés à un âge (45/60 ans), auquel les handicaps sont plus fréquents.

Entre 2005 et 2008, on note une relative stagnation du nombre de bénéficiaires AAH, cela s’expliquant par le départ à la retraite des premiers baby-boomers, ce qui a induit une sortie du régime mais également par la création, au 1^er janvier 2006, des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), qui recueillent désormais les dossiers de demande d’AAH, en lieu et place des caisses d’allocations familiales (CAF). Cette passation a entraîné un ralentissement du traitement des dossiers de demande AAH.

Entre 2008 et 2012, le nombre de bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés a augmenté de façon plus notable : les hausses annuelles moyennes s’étendant parfois à plus de 4 %.

Cela s’explique par :

• La mise en place, en 2008, du plan de revalorisation du montant maximal de l’AAH à hauteur de 25 % entre 2008 et 2012
• La revalorisation bi-annuelle de l’AAH qui a eu lieu jusqu’en 2012, ce qui a permis de relever le plafond de ressources et augmenter le nombre d’allocataires
• La crise économique de 2008 et la suppression en 2009 du délai de carence avant de percevoir l’allocation en cas d’activité professionnelle au cours des 12 mois précédant la demande
• Le recul de l’âge minimal légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans en 2010

Une hausse plus mesurée depuis 2013

En 2013, la hausse du nombre d’allocataire AAH est plus mesurée : 2,5 % contre 4,2 % l’année précédente. Deux raisons principales peuvent expliquer ce ralentissement :

• Fin de la revalorisation bi-annuelle de l’allocation
• Application du décret précisant la notion de restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi (RSDAE) : l’attribution de l’AAH aux assurés présentant un taux d’incapacité compris entre 50 % et 79 % est conditionnée à la reconnaissance d’une « restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi »

En 2014, le nombre d’allocataires AAH continue de croître, mais de manière plus faible (+1,8 % sur l’année).

Enfin, depuis 2015, l’augmentation du nombre de bénéficiaires de l’AAH est plus forte et est « due notamment au recul de l’âge minimal légal de départ à la retraite de la génération née en 1954 ».

Les taux de croissance des bénéficiaires de l’AAH sont fixés respectivement à 2,1 %, 2,6 % et 3,6 % au titre des années 2015, 2016 et 2017.

(1) Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques