Le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité a fortement augmenté du fait de sa réforme en 2019 (étude de la DREES)

À la suite du mouvement social des Gilets jaunes à la fin de l’année 2018, le bonus individuel maximal de la prime d’activité a été revalorisé jusque 90 euros par mois pour les revenus égaux à un SMIC, afin d’accroître le pouvoir d’achat des travailleurs modestes. Dans une étude récente, la DREES met en avant l’augmentation du nombre des bénéficiaires depuis cette revalorisation en 2019.
Une forte augmentation du nombre de bénéficiaires de la prime d’activité
L’étude précise qu’en décembre 2019, 5,4 millions de personnes perçoivent des revenus d’activité et appartiennent à un foyer allocataire de la prime d’activité. Entre décembre 2018 et décembre 2019, 1,3 million de foyers allocataires supplémentaires de la prime d’activité sont relevés (+43 %).
Cette hausse importante s’explique principalement pour deux raisons :
- La revalorisation du bonus en janvier 2019 ;
- La médiatisation de la réforme, qui a pu conduire des foyers jusqu’alors non recourant à faire une demande de prime d’activité.
Toutes les tranches de revenus sont concernées par l’augmentation du nombre de bénéficiaires de la prime d’activité en 2019. La plus forte augmentation s’observe dans les catégories de revenus les plus élevés (proches de 1,5 SMIC) : le nombre de bénéficiaires, dans cette tranche, double entre 2018 et 2019 en raison de la hausse du nombre de foyers éligibles sur ces niveaux de revenus.
L’élargissement de l’éligibilité à la prime d’activité a par ailleurs modifié les caractéristiques de la population des foyers allocataires :
- Les personnes seules voient leur part augmenter de trois points pour s’élever à 54 % en 2019 ;
- La part de familles monoparentales diminue de trois points et s’établit à 19 % en 2019 ;
- Les couples avec enfant(s) s’établissent eux aussi à 19 % en 2019 ;
- Et les couples sans enfant(s) représentent 6 % des bénéficiaires.
Pour la DREES, le nombre de ménages bénéficiaires de la prime a augmenté de 37 % en raison de la réforme, et cette évolution se décompose en deux types d’augmentation :
- L’une, de 29 % , est liée à l’ouverture des droits à de nouveaux ménages par la revalorisation du bonus ;
- L’autre, de 8 %, est liée à la hausse du recours à la prime d’activité.
Ainsi, près de 80 % de la hausse des effectifs de ménages allocataires de la prime d’activité s’expliquerait par l’augmentation du bonus, et environ 20 % par un accroissement du recours.
70 euros de plus en moyenne pour ceux qui la touchaient déjà
Parmi les ménages qui auraient bénéficié de la prime d’activité même sans la réforme, 86 % voient le montant de leur prime d’activité augmenter en 2019 de 70 euros par mois en moyenne sous l’effet de la réforme. Leur prime s’établit alors à 210 euros par mois en moyenne.
Les 14 % restants sont des ménages dont les revenus d’activité sont inférieurs à 0,5 SMIC ; ils ne sont pas concernés par la réforme. Leur prime d’activité s’élève en moyenne à 110 euros par mois, avant comme après revalorisation du bonus.
Parmi les nouveaux bénéficiaires, certains (10 % des ménages allocataires avec la réforme) auraient pu percevoir la prime d’activité sans la réforme mais n’y recouraient pas, et les autres (17 % des bénéficiaires après réforme) deviennent éligibles grâce à l’assouplissement des conditions de ressources. Structurellement, du fait de revenus plus élevés, ces derniers perçoivent un montant de prime d’activité plus faible que les autres bénéficiaires : en moyenne 50 euros par mois.