Le gouvernement renonce à augmenter les franchises médicales : un soulagement pour des millions d’assurés

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Le gouvernement renonce à augmenter les franchises médicales : un soulagement pour des millions d’assurés

Face à l’opposition unanime des parlementaires, le gouvernement a annoncé vendredi 5 décembre 2025 qu’il abandonnait tout projet de doublement des franchises médicales dans le budget 2026 de la Sécurité sociale. Cette décision évitera ainsi une nouvelle ponction sur les remboursements des soins de santé.

Un retrait qui met fin à un projet controversé

L’annonce est tombée en direct ce matin sur TF1, portée par Maud Bregeon. « Il n'y aura pas d'augmentation des franchises médicales dans le budget qui est étudié (...) Si on renonce à cette mesure-là parce qu'on écoute l'Assemblée nationale, il faudra trouver des mesures d'économies à mettre en face », a déclaré la porte-parole du gouvernement dans l’émission En toute franchise.

La veille déjà, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait ouvert la voie à un recul, indiquant lors des débats à l’Assemblée que le gouvernement « ne passera pas en force sur la question des franchises médicales ». Une orientation confirmée par la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, laquelle estimait que l’absence de consensus parmi les députés rendait impossible l’intégration de cette mesure dans les projections financières pour l’année prochaine.

Un retrait aux conséquences importantes

Pour rappel, la franchise médicale est une somme laissée à la charge du patient, en complément du ticket modérateur, et directement déduite des remboursements par l’Assurance maladie pour les assurés de plus de 18 ans.

Concrètement, un patient atteint d’une maladie chronique - par exemple un diabétique consultant régulièrement un généraliste, un endocrinologue et consommant plusieurs traitements - peut atteindre assez vite le plafond actuel de 50 €. Le projet de doublement aurait mécaniquement ajouté jusqu’à 100 € de reste à charge annuel, un montant non négligeable pour les ménages déjà fragilisés par le coût des soins.

Des économies attendues ailleurs

Maud Bregeon a par ailleurs écarté toute hausse par décret. « Par contre, il faudra trouver des mesures d’économies à mettre en face », a-t-elle rappelé. Le gouvernement doit désormais identifier autrement les quelque 20 milliards d’euros d’économies visés dans le cadre du budget de la Sécurité sociale, dont la partie recettes doit être soumise au vote des députés ce vendredi.

Si l’issue du scrutin reste incertaine, la porte-parole se veut optimiste : « Je pense qu’il y a une majorité absolue de députés qui souhaite que le compromis puisse se faire et de la nécessité absolue de doter la France d’un budget de la Sécu. »

L’enjeu de cette journée reste cependant crucial : le rejet de la partie recettes entraînerait automatiquement le rejet complet du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), laissant planer un flou majeur à l’approche de la date butoir du 31 décembre. Sans vote, l’année 2026 débuterait alors « sans budget pour la Sécurité Sociale », a poursuivi Maud Bregeon.

Le gouvernement tente l’apaisement

Ce recul sur les franchises médicales s’inscrit dans une séquence parlementaire déjà marquée par une recherche de compromis. La veille, les députés ont adopté tard dans la soirée une version revue et allégée de la hausse de CSG sur le patrimoine. L’amendement gouvernemental adopté exclut notamment les PEL, les contrats d’assurance-vie et les revenus fonciers de la mesure.

Ce recentrage réduit sensiblement le rendement attendu : de 2,8 milliards d’euros, l’effet budgétaire passe à environ 1,5 milliard, selon l’exécutif. Le texte a finalement été validé par 177 voix contre 84, avec 92 abstentions.

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