Le Gouvernement envisage de revaloriser le point d’indice des fonctionnaires

À moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, le Gouvernement prévoit un dégel du point d’indice des fonctionnaires à compter de l’été prochain.
L'annonce de cette revalorisation, dont le montant devrait être arbitré par Matignon vraisemblablement la semaine prochaine, intervient trois jours avant la mobilisation interprofessionnelle du 17 mars pour les salaires.
Le point d’indice sert de base de calcul du traitement des 5,7 millions d’agents publics (fonctionnaires d'État, territoriaux et hospitalière). Sa revalorisation permettra de prendre en compte l'inflation estimée entre 3,7 et 4,4 %, selon la Banque de France.
Cette nouvelle a été saluée par les organisations syndicales représentatives de la fonction publique, lesquelles réclamaient jeudi dernier des « négociations et des mesures immédiates », en faveur des salaires : dégel du point d’indice, ouverture de négociations sur les grilles de rémunération, maintien du pouvoir d'achat des agents publics, etc.
Pour rappel, à l'exception de deux légères augmentations de 0,6 % en juillet 2016 et en janvier 2017 la valeur du point d’indice de la fonction publique est gelée depuis 2010.
En décembre dernier, Amélie de Montchanin, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques excluait toute revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, le Gouvernement privilégiant les hausses de salaires ciblées sur les 1,2 million de fonctionnaires de la catégorie C (agents techniques et administratifs, agents d’accueil, cantonniers, etc.), qui perçoivent les plus faibles rémunérations et qui avaient bénéficié, en juillet 2021, d’une revalorisation salariale allant de 40 à 100 € net mensuels.
Le dégel du point d'indice des fonctionnaires pourrait intervenir dans le cadre du vote d’une loi de finances rectificative. Selon les syndicats, une revalorisation de près de 3 % coûterait entre 5 et 6 milliards d'euros à l'État. Selon l’entourage d’Amélie de Montchanin, le niveau de cette revalorisation devrait dépendre de « l’inflation et son niveau évolutif », du « financement » et des « échanges avec les autres employeurs ».