Assurance-chômage : les partenaires sociaux vent debout contre la nouvelle réforme

Ce lundi 12 septembre, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, et la ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, ont reçu les partenaires sociaux afin de leur présenter la feuille de route relative à la réforme de l’assurance chômage, l’un des dossiers explosifs de la rentrée. Ces derniers ont exprimé leur vive opposition à ce projet de réforme qui risquerait d'accroître la précarité.
Quelles sont les dispositions contenues dans l’acte II de la réforme de l’assurance chômage ?
- Le Gouvernement prévoit de prolonger les règles actuelles d’indemnisation chômage jusqu’au 31 décembre 2023, par décret. Et pour cause, ces règles, instituées par un décret du 26 juillet 2019, arrivent à échéance le 1ernovembre 2022. L’objectif de cette prolongation, laisser le temps de bâtir la prochaine convention Unédic qui portera la réforme ;
- Tendre vers un régime contracyclique, c’est-à-dire, introduire un nouveau critère permettant de moduler les règles d’indemnisation chômage en fonction de la conjoncture économique. « Quand ça va bien, on durcit les règles et, quand ça va mal, on les assouplit », avait indiqué sur ce point Olivier Dussopt. Dans les faits, cette mesure pourrait se traduire par une évolution du nombre de mois d’activité requis pour ouvrir ou recharger ses droits au chômage ou par un abaissement progressif du niveau d'indemnisation ;
- Réformer la gouvernance de l'Unédic, l'organisme paritaire chargé de la gestion de l'assurance chômage, jugée trop complexe. Une telle réforme permettra notamment de mettre en place les conditions d’un diagnostic mieux partagé et de mieux définir les rôles respectifs du Gouvernement, du Parlement et des partenaires sociaux.
Selon les partenaires sociaux, une telle réforme risque d'accentuer la précarité
Dans un communiqué commun publié le 9 septembre dernier, de nombreuses organisations syndicales et patronales, ont marqué leur vive opposition à cette réforme de l'assurance chômage.
« Cibler les droits au chômage est totalement inefficace. Stigmatiser une nouvelle fois les demandeurs d’emploi en diminuant leurs droits à indemnisation est profondément injuste. Cela risque d’accentuer la précarité notamment de jeunes, alors que seul le taux de chômage de ces derniers a augmenté de 1.3 point ce trimestre », indiquent notamment les cosignataires.
Selon ces derniers, « plutôt que de se focaliser sur le durcissement des règles d’indemnisation, la question de meilleures conditions de travail et de l’accompagnement de la transformation des métiers pour répondre aux enjeux environnementaux » doit se poser.