L’absentéisme de longue durée, en forte hausse chez les jeunes

En France en 2019, le taux d’absentéisme au travail est resté stable par rapport à l’année précédente, atteignant 5,1 % avec en moyenne 18,7 jours d’absence par salarié, c’est ce que révèle le 12e baromètre de l'absentéisme et de l'engagement du cabinet de conseils Ayming, publié ce mercredi 2 septembre.
Toutefois, en matière d’absentéisme, de nombreuses disparités sont observées, en fonction de l’âge, du sexe ou encore, du secteur d’activité.
L’absentéisme de longue durée chez les jeunes, en hausse de 34 % sur 2 ans
Si le taux d’absentéisme croît globalement avec l’âge, l’étude note que l'écart entre la tranche des « 40 ans et moins » et celle des « 41 ans et plus » a « continué de se réduire ». L'absentéisme des premiers augmente, alors que celui des seconds « tend à diminuer, même s'il reste supérieur » (3,9 % contre 5,9 %).
En 2019, l’augmentation du taux d’absentéisme chez les jeunes est principalement due à l’absentéisme de longue durée (plus de 90 jours) qui marque une croissance de 9 % en 2019 et de 34 % sur les 2 dernières années. Selon Ayming, cette tendance « inquiétante » s’expliquerait par le développement des « situations de détresse psychologique […] sur cette catégorie de population ».
Les femmes et les salariés à temps partiel plus exposés à l’absentéisme
D'après l’étude, l’écart entre le taux d’absentéisme des femmes (5,8 %) et celui des hommes (5,6 %) « continue à se creuser », et pour cause, les femmes « rest[e]nt plus exposées aux emplois précaires et moins qualifiés et gérant, pour une majorité d'entre elles, les charges familiales ».
Par ailleurs, le taux d’absentéisme est plus élevé chez les salariés à temps partiel que chez leurs homologues à temps plein (respectivement 5,85 % et 4,58 % en 2019) et il a progressé par rapport à 2018 (5,6 %). Le cumul d’emplois, les contraintes familiales, telles que l’assistance d’un proche malade, ou encore des problèmes de santé, peuvent expliquer ces absences qui contraignent parfois le salarié à diminuer son temps de travail.
L’état de santé, première cause d’absentéisme de longue durée
Première cause d’absence de plus de 3 mois, l’état de santé du salarié (51 %), suivent les « facteurs professionnels » - accidents et maladies d’origine professionnelle (29 %) - et le burn-out (10 %).
A noter que plus l’absence dure, plus les facteurs professionnels sont en cause.
Un taux d’absentéisme variable en fonction du secteur d’activité
Les résultats de l’enquête révèlent un recul de l’absentéisme dans 3 secteurs d’activité où le phénomène était en « accroissement continu » au cours des 3 dernières années ; il s’agit des secteurs du commerce (-9 %), de l’industrie (-9 %) et de la santé (-8 %).
À l’inverse, il augmente de 9 % dans le secteur des services.
« Les secteurs qui voyaient leur absentéisme augmenter de manière régulière, voire accélérer sur 2018, ont su réagir. La mise en place d’actions de gestion et de prévention commence certainement à porter ses fruits », indique le cabinet de conseils.