La suspension de la réforme des retraites adoptée par les députés
Au terme d’un vote qui a réuni les députés de tous bords ce mercredi 12 novembre, l’Assemblée nationale a voté la suspension de la réforme des retraites, texte au cœur de l’accord de non-censure que les socialistes ont passé avec le Premier ministre Sébastien Lecornu.
Une issue largement anticipée
L’issue du vote semblait acquise d’avance, le décompte des voix l’a confirmé. Par 255 voix pour et 146 contre, les députés de l’Assemblée nationale ont validé en première lecture la suspension de la réforme des retraites ce mercredi 12 novembre peu avant 18h.
Parmi les groupes qui ont voté pour cette suspension : LIOT, le RN, une majorité d’écologistes et, bien entendu, le PS, qui avait fait de cette suspension une condition sine qua non pour ne pas censurer le gouvernement de Sébastien Lecornu. « C'est la fin du totem de la majorité », a assuré le premier secrétaire du PS après l'approbation de la suspension de la réforme des retraites. « Nous allons continuer. Il s'agit seulement d'une façon de rentrer dans le débat ».
En revanche, LFI, LR et une grande majorité du groupe Horizons se sont prononcés contre. Pour les députés de La France Insoumise, par exemple, la suspension de la réforme des retraites ne vaut pas abrogation. « En réalité, ce n'est pas une suspension, c'est un petit décalage d'un an de la réforme de la retraite à 64 ans. Ça veut dire que ce vote va, s'il a lieu, confirmer la retraite à 64 ans », avait notamment expliqué Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis, sur France info.
Du côté des Républicains, les députés sont restés fidèles à leur proposition avancée lors de l’élection présidentielle, c’est-à-dire augmenter l’âge légal de départ à la retraite. « La vérité est que dans un pays qui est ruiné, suspendre la réforme des retraites est illusoire », avait déclaré Laurent Wauquiez à l’Assemblée ce mercredi.
Un débat repoussé à la prochaine présidentielle ?
Avant le vote des députés, le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou avait considéré qu’« il fallait un consensus sur un sujet comme ça », et que c’était « compliqué de passer en force ». Le ministre a aussi indiqué que cette question des retraites allait fatalement être un enjeu de la prochaine présidentielle. « C’est important, parce que si le social pouvait se retrouver au cœur de la présidentielle, ça serait une bonne chose », a-t-il notamment indiqué.
Ce vote est une large victoire pour tous ceux qui voulaient mettre en pause la réforme des retraites. Tout n’est cependant pas terminé, et le match retour pourrait désormais se dérouler au Sénat, le président de la chambre haute, Gérard Larcher, ayant déclaré en octobre dernier que le Sénat « rétablira la réforme des retraites ».