La surcharge pondérale pèse sur les comptes de la santé
Coût social du surpoids
Le coût social de la surcharge pondérale a été estimé à 20 milliards d’euros indique la Direction Générale du Trésor dans sa lettre de septembre 2016.
Ce coût est équivalent à celui de l’alcool et du tabac, mais il est bien plus faible par individu puisque le nombre de personnes concernées par la surcharge pondérale est beaucoup plus important.
Les personnes en surpoids représentent un peu moins de la moitié de la population mais contribuent à une part plus élevée des dépenses de santé.
En 2012, 15 % des Français étaient obèses et 32,3 % en surpoids selon l'enquête « Obépi 2012 ».
Les estimations sur l’augmentation du nombre de personnes en surpoids aboutissent à 33 millions de personnes en 2030 contre 24, 6 millions en 2012.
Les calculs sur le coût social du surpoids prennent notamment en compte les surcoûts suivants :
- Surcoût pour l’assurance maladie (soins de villes) : 5,6 milliards d’euros
- Surcoût pour l’assurance maladie (hôpital) : 7,0 milliards d’euros
- Indemnités journalières maladie : 0,8 milliards d’euros
- Pension d’invalidité : 3,6 milliards
- Pertes de production liées à l’absentéisme et à l’exclusion du marché du travail : 7,1 milliards d’euros
- ...
Mais sont également décomptées les moindres dépenses de pension de retraite en raison d’une mortalité précoce.
Prévention insuffisante
Face à ce risque sanitaire en progression, les mesures de prévention paraissent encore insuffisantes.
Le coût de la prévention institutionnelle directement liée à l’obésité reste faible en France (environ 100 millions d’euros en 2012).
De plus, la France souffre d’un manque d’évaluation de ses politiques de prévention.
La Direction du Trésor formule différentes propositions, elle souligne que l’organisation d’un suivi intensif des personnes obèses par les professionnels de santé semble très prometteuse mais coûteuse à court terme.
Pour la Direction du Trésor, il semble possible de renforcer les incitations pour les médecins à développer la prévention et d'améliorer l'efficacité des taxes nutritionnelles pour qu'elles infléchissent de manière plus marquée les comportements. Mais, interrogé sur cette proposition de taxe par Radio Classique, Michel Sapin a déclaré « j’ai pas trop envie », repoussant la proposition de créer de nouvelles taxes pour cette prévention.
Causes et conséquences du surpoids
Les problèmes de surpoids ont des causes multiples : prédispositions génétiques, sédentarité, mauvaise qualité des aliments, mauvaises habitudes alimentaires, manque de sommeil, stress, polluants...
L'obésité peut avoir de nombreuses conséquences sur la santé :
- Diabète de type 2
- Hypertension artérielle
- Maladies cardiovasculaires
- Maladies respiratoires (notamment l'apnée du sommeil)
- Maladies articulaires (telles que l'arthrose).
Elle accroît également le risque de survenue de certains cancers (utérus, côlon…). Ainsi, près de 32 % des personnes obèses souffrent d'une affection de longue durée (ALD) alors que dans la population générale ce taux n'est que de 15 % en 2012.
L'obésité peut aussi avoir des conséquences psychologiques et sociales, notamment du fait de la discrimination dont sont victimes les personnes obèses et de l'effet de l'obésité ou du surpoids sur l'estime de soi.
La probabilité d'être en dépression est ainsi plus élevée chez les personnes obèses que chez celles de corpulence normale, et elle est également plus élevée chez les anciens obèses.
La surcharge de pondérale a aussi un impact sur la mortalité. Une étude récente chiffrait le nombre d'années de vie perdues à :
- 1,5 année pour une personne en surpoids
- 3,5 années pour une personne obèse de classe I (obésité modérée)
- 4,5 années pour une personne obèse de classe II (obésité sévère)
- 8 années pour une personne obèse de classe III (obésité morbide)
Évaluation du surpoids
L'indice de masse corporelle (IMC), reconnu comme le standard pour évaluer les risques liés au surpoids chez l'adulte par l'OMS en 1997, semble être l'indice le plus efficace pour identifier les phénomènes épidémiologiques liés à la surcharge pondérale (regroupant obésité et surpoids). En revanche, l'IMC souffre de limites importantes. Il ne prend pas en compte les risques spécifiques à l'âge, au sexe ou à la musculature.
Formule : Poids (en kg) / Taille au carré (en m)
Exemple : poids 90 kg, taille 1, 75, IMC = 29, 38 soit surpoids
Tranche d’IMC |
Interprétation |
IMC < 18, 5 |
Maigreur |
18, 5 ≤ 25 |
Corpulence normale |
25 ≤ IMC < 30 |
Surpoids |
30 ≤ IMC < 35 |
Obésité modérée |
35 ≤ IMC < 40 |
Obésité sévère |
IMC ≥ 40 |
Obésité morbide |
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