La réforme des retraites éclipse la réforme sur la dépendance… Les associations s’inquiètent !

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La réforme des retraites éclipse la réforme sur la dépendance… Les associations s’inquiètent !
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« L’État, une fois de plus ne tient pas sa parole ». C’est par ces propos que commence le communiqué de presse, publiée le 16 décembre 2019, par l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Initialement promis par le gouvernement pour la fin de l’année 2019, le projet de loi sur la dépendance ne sera finalement présenté qu’en 2020 ; la faute à une actualité sociale chargée.

Ce retard inquiète les associations et les fédérations du secteur de l’aide aux personnes âgées, UNA, FNAAFP/CSF, ADMR et Adessadomicile, qui rappellent dans un communiqué de presse commun, publié le 17 décembre 2019, que le 13 juin 2018, le Président de la République déclarait : « Nous devons avoir un débat national indispensable pour répondre au nouveau risque de la dépendance. Sur ce sujet, l’année 2019 sera consacrée à une loi qui sera votée avant la fin de l’année. »

Les associations d’aide aux personnes âgées s’inquiètent

Pour les fédérations de services à domicile UNA, FNAAFP/CSF, ADMR et Adessadomicile « La déception est immense, alors qu'il y a urgence ! »

Elles réclament « une loi d’envergure et un investissement majeur et pérenne en faveur de l’accompagnement des personnes vieillissantes » ainsi que :

  • Une revalorisation des salaires
  • Une réforme ambitieuse de la tarification des services d’aides à domicile
  • Une remise à plat totale des modèles d’intervention
  • Un financement à la hauteur des enjeux : « Il faut mettre en œuvre un 5ème risque de sécurité sociale, seul système solidaire permettant de garantir une équité d’accompagnement pour l’ensemble des personnes. »

Au sujet du report, l’AD-PA regrette « un message négatif adressé au secteur de l’aide aux personnes âgées, alors que tout le monde s’accorde à dire qu’il y a urgence à agir tant le malaise social est profond ».

Deux rapports et depuis ?

« Depuis les grèves de 2018 dans ce secteur, de nombreux rapports de qualité ont été publiés. Désormais, l’AD-PA n’acceptera plus ni rapport ni report, car la situation appelle des situations complexes ».

L’association fait référence au rapport sur la dépendance, dit rapport Libault, rendu public le 28 mars 2019, qui formulait 175 propositions et un budget nécessaire de 9,2 milliards d’euros d’ici 2030.

Plus récemment le rapport sur l’attractivité des métiers du grand âge, dit rapport El Khomri, rendu public le 29 octobre 2019, présentait ses propositions pour revaloriser les métiers du grand âge, changer leurs conditions de travail et refondre les formations concernées dans le but de répondre au manque de personnel à domicile ou dans les établissements de santé (EHPAD, maison de retraite, etc.). Il évaluait le budget substantiel à 825 millions d’euros, dès 2020.

Des premières mesures ont également été annoncées, le 24 octobre 2019, à l’occasion de la présentation par le gouvernement de la Stratégie de mobilisation et de soutien en faveur des Aidants. Elle prévoit un financement sur 3 ans à hauteur de 400 millions d’euros dont 105 millions pour le répit. Parmi les mesures phares de ce plan, figure la mise en place d’une indemnité journalière du proche aidant rémunérée à hauteur de l’allocation journalière de présence parentale.

Depuis plus rien. C’est pourquoi, l’AD-PA demande une vraie réforme globale, et la nomination d’un(e) Ministre de plein exercice.

La piste assurantielle

De leur côté, les assureurs continuent leurs appels du pied. Le 19 septembre dernier, la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) et la Fédération française de l’assurance (FFA) annonçaient avoir trouvé un accord sur un projet « d’assurance dépendance généralisée ».

Cette police d’assurance généralisée prendrait la forme d’une garantie obligatoire incluse dans les contrats de complémentaire santé. En échange de plusieurs euros de plus par moi, l’assuré fortement dépendant (GIR 1 ou GIR 2) pourrait bénéficier d’une rente comprise entre 300 et 500 € par mois.

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