La France des précarités : état des lieux

PUBLIÉ LE :
La France des précarités : état des lieux
Adobe Stock

En France, les hommes riches vivent en moyenne 12,7 ans (84,4 ans) de plus que les hommes les plus pauvres (71,7 ans).

Quels sont les déterminants d’un tel écart ?

Dans l’édition 2019 de son « Rapport sur les inégalités en France », l’Observatoire des inégalités s’est penché sur la question.

Revenus, éducation, emploi, etc., des inégalités persistantes, voire grandissantes, ont contribué à déliter le tissu social français. Cette enquête permettra sans doute d’observer sous un nouvel angle, les revendications du mouvement des « Gilets jaunes », partie émergée d’une crise sociale profonde.

Des inégalités de destin persistantes

En 2016, le revenu moyen des 10 % des Français les plus aisés était en moyenne 8,7 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres (chiffres Insee).

Dans le détail, les 1 % les plus aisés touchaient plus de 7 000 € tandis que 5 millions de Français - catégories populaires, mères de familles monoparentales et immigrés, vivaient sous le seuil de pauvreté, fixé à 855 euros/mois pour une personne seule.

Sans surprise, les revenus des plus riches proviennent essentiellement du patrimoine. D’ailleurs, les écarts de patrimoine sont plus importants que les différences de revenus : en France, les 1 % les plus riches détiennent 17 % de l’ensemble du patrimoine des ménages et les 10 % les plus riches, près de la moitié. Parallèle édifiant : en 2015, le patrimoine médian des cadres était supérieur à 200 000 euros contre 16 400 euros pour un ouvrier non qualifié, ce qui, inexorablement, contribue à reproduire les inégalités intergénérationnelles.

Emploi : une précarisation qui prospère

Si l’on dresse un état des lieux en matière d’emploi, on remarque une corrélation entre chômage et diplôme : plus le niveau de diplôme est élevé, moins le risque d’être au chômage est important. Ainsi, en 2017, le taux de chômage des non-diplômés s’élevait à 18,3 % ; c’est 3,7 fois plus élevé que celui des titulaires d’un diplôme du supérieur long, dont le taux de chômage tournait autour de 5 % (chiffres Insee).

Autre déterminant du chômage : l’origine. Les populations immigrées sont deux fois plus touchées par le chômage (16,3 %) que les personnes nées en France (8,6 %). Un niveau de diplôme inférieur et une discrimination exercée par les employeurs tendent à expliquer cette différence notable. Aspect qui accentue sans doute le fort taux de chômage au sein de ces populations, en France, plus d’un emploi sur 5 (5,4 millions) est interdit aux étrangers non-ressortissants de l’Union européenne.

Sur la question de la précarité de l’emploi, le niveau de diplôme semble là encore conditionner l’accès à un emploi stable : en 2016, 65 % des jeunes non diplômés étaient employés en contrat précaire (CDD, intérim, apprentissage), 3 ans après leur sortie de l’école ; c’est 3,6 fois plus souvent que les diplômés de niveau bac + 5 qui sont 18 % dans ce cas (chiffres Céreq).

Aujourd’hui en France, le mal-emploi touche 8 millions de personnes, soit un actif sur 4. Phénomène inquiétant, après 10 années de stabilisation, la précarité de l’emploi augmente depuis 2014.

Cet article issu de Previssima.fr est soumis au droit d'auteur, protégé par un logiciel anti-plagiat. Toute reproduction, rediffusion ou commercialisation totale ou partielle du contenu, sans l’autorisation expresse de la société Previssima, est interdite. Les informations diffusées sur Previssima.fr (hors forum) sont toutes vérifiées par un service juridique spécialisé. Toutefois, Previssima ne peut garantir l'exactitude ou la pertinence de ces données. L'utilisation des informations et contenus disponibles sur l'ensemble du site ne peuvent en aucun cas engager la responsabilité de Previssima.