La France comptera-t-elle bientôt trop de kinés ?

133 000 masseurs-kinésithérapeutes à l’horizon 2040, soit 57 % de plus qu’en 2016 : c’est la prévision que fait la DREES dans une étude publiée aujourd’hui.
La tendance qui s’amorce selon le service statistique des ministères sociaux, c’est que « l’offre de soins progresserait même plus vite que les besoins ».
Besoins qui risquent tout de même de s’accroître au fil des ans, du moins pour une part de la population.
Poursuite de la féminisation de la profession, élévation de l’âge moyen, etc., le profil-type d’un masseur kinésithérapeute continuera son évolution dans le temps.
57 % de kinésithérapeutes en plus en 2040
Au 1er janvier 2016, on comptait 85 000 kinésithérapeutes en exercice, c’est 61 % de plus qu’en 2000. Et, si l’on suit les prévisions de la DREES, le nombre de kinésithérapeutes s’élèverait à 133 000 en 2040, soit une augmentation de 57 % sur la période 2016/2040.
Le nombre de kinésithérapeutes a d’ailleurs augmenté plus rapidement que la population française : il a crû de 3 % par an contre +0,6 % pour la population française.
Cette évolution s’en ressent naturellement au point de vue de la densité : en 2000, il y avait 87 kinés pour 100 000 habitants contre 127 en 2016.
La hausse de cette densité tendra à se confirmer au fil des années puisque selon les projections de l’INSEE, la population française augmenterait moins rapidement (+9 % entre 2016 et 2040) ; dans 20 ans, on atteindrait alors 184 kinés pour 100 000 habitants (soit une hausse de 44 %).
Besoins de la population de plus en plus accrus
Ce qui pourrait peut-être contrebalancer l’inflation du nombre de praticiens, c’est l’importance accrue des besoins de la population en kinésithérapie, vieillissement oblige.
D’ailleurs, les 75 ans et plus seraient 5 fois plus consommateurs d’actes de kinésithérapie que le reste de la population.
Quel est le profil du masseur-kinésithérapeute ?
L’étude s’intéresse également à la démographie des masseurs-kinésithérapeutes : 80 % de ces praticiens exerçaient une activité libérale en 2016 et 75 % d’entre eux de manière exclusive.
Si la majorité des praticiens (58 %) travaillent en cabinet individuel, l’exercice en groupe ou en société s’est beaucoup développé : ainsi 42 % des kinés exerçaient en groupe ou en société en 2016, c’est 12 % de plus qu’en 2000.
Si l’on suit le scénario de la DREES, 42,3 ans, ce sera l’âge moyen d’un kinésithérapeute en 2040, contre 41,5 ans en 2016. La part des moins de 30 ans baisserait, de 23 % en 2016 à 16 % en 2040.
Enfin, les femmes seraient majoritaires : 54 % des kinés seraient des femmes en 2040 contre 51 % en 2016, la féminisation de la profession se poursuit donc.
Quel est le remboursement Sécu des séances chez le kiné ?
Pour faire l’objet d’un remboursement Sécu, les séances de kinésithérapie doivent être prescrites par un médecin.
Au-delà d’un certain nombre de séances, 14 pathologies doivent faire l’objet d’une demande d’accord préalable au médecin-conseil de l’Assurance maladie. Parmi elles :
- Entorse externe récente de la cheville : à partir de la 11e séance
- Arthroplastie de hanche par prothèse totale : à partir de la 16e séance
- Reconstruction du ligament croisé antérieur du genou : à partir de la 41e séance
Cette demande d’entente conditionne le remboursement Sécu des séances de masso-kinésithérapie.
Le remboursement Sécu pour une consultation chez un kinésithérapeute s’élève à 60 % du tarif de base. Si le patient est bénéficiaire de la CMU-C ou qu’il souffre d’une ALD en rapport avec les soins, le remboursement peut être intégral.
Le ticket modérateur et les éventuels dépassements d’honoraires ne sont pas pris en charge par l’Assurance maladie. La complémentaire santé de l’assuré peut rembourser le reste à charge.