Jours fériés du mois de mai : quelles sont les règles de rémunération ?

Le mois de mai 2025 compte trois jours fériés qui tombent en semaine : le jeudi 1er mai (fête du Travail), le jeudi 8 mai (Victoire de 1945) et le jeudi 29 (Ascension).
Selon qu’ils soient chômés ou travaillés, le traitement de paie de ces jours diffère. Tour d’horizon des règles à connaître pour chacune de ces dates.
Jour chômé versus jour travaillé : quelle différence ?
Lorsqu’un jour férié est chômé, le salarié reste en poste mais n’effectue aucune prestation. Il perçoit alors sa rémunération habituelle (salaire de base et compléments) à condition que ce jour bénéficie d’un régime particulier (comme le 1er mai) ou, pour les autres fêtes légales, qu’un accord collectif le prévoit. Dans ce cas, le salarié peut également être soumis à certains critères, comme une condition de trois mois d’ancienneté.
Un jour férié peut également être travaillé. Certains jours donnent droit à une indemnité légale doublant paye, d’autres ne font l’objet d’aucune majoration légale (le salarié exécute normalement sa journée et perçoit son salaire habituel).
Jeudi 1er mai : un jour férié à part
Le 1er mai, fête du Travail, bénéficie d’un régime spécifique. La suspension du contrat de travail est obligatoire pour tous les salariés, sans condition d’ancienneté, d’après l’article L. 3133‑4 du Code du travail. Seules les industries à flux continu ou les services indispensables (hôpitaux, transports, hôteliers…) peuvent déroger à ce principe et maintenir l’activité, selon l’article L. 3133‑6 du Code du travail.
Si le besoin de service le requiert, le salarié présent ce jour-là perçoit, en plus de son salaire normal, une indemnité équivalente à 100 % de sa rémunération journalière : le 1er mai est donc « payé double ». Cette majoration légale non-conditionnée, comprenant l’ensemble des éléments de paie, ne peut être remplacée par un repos compensateur (RCR, RTT). Par ailleurs, elle est à la charge de l’employeur.
Les autres jours fériés : le 8 mai et le 29 mai
Contrairement au 1er mai, la qualification de jour férié chômé pour la Victoire de 1945 (8 mai) et l’Ascension (29 mai) n’est pas automatique.
En effet, les entreprises déterminent, par accord d’entreprise ou convention de branche, la liste des jours fériés chômés. A défaut, c’est l’employeur qui fixe unilatéralement ces dates.
La condition de l’ancienneté
Dans le cas où le 8 mai et le 29 mai sont qualifiés de chômés (par l’employeur ou l’accord de branche, donc), les salariés ayant au moins trois mois d’ancienneté dans l’entreprise peuvent avoir droit à la rémunération qu’ils auraient perçue s’ils avaient travaillé. Une convention peut toutefois baisser cette condition d’ancienneté.
Ces trois mois d’ancienneté concernent également les travailleurs saisonniers, qui peuvent faire valoir un cumul en fonction de leurs différents contrats.
8 mai, 29 mai : pas de majoration prévue par la loi si le jour est travaillé
Le Code du travail n’impose pas de majoration pour le travail effectué les 8 et 29 mai : le salarié perçoit donc, simplement, son salaire habituel. Il convient néanmoins de vérifier la convention collective ou l’usage de l’entreprise, qui peuvent prévoir une prime spécifique ou un taux majoré.
Pour mai 2025, l’employeur doit donc distinguer le régime protecteur du 1er mai de celui des autres jours fériés. La consultation des conventions collectives et la formalisation écrite des accords d’entreprise peuvent aider à l’application conforme de ces règles.
Situations particulières
Salariés mineurs : l’emploi des moins de 18 ans les jours fériés légaux est interdit, sauf dans certaines industries à flux continu, ou si une convention de branche étendue y déroge (articles L. 3164‑6 à L. 3164‑8). Dans ce cas, le salarié mineur doit bénéficier du repos minimal.
RTT et repos hebdomadaire : lorsqu’un jour de RTT prévu coïncide avec un jour férié chômé, le salarié récupère son jour. En revanche, si un férié chômé tombe sur un repos hebdomadaire, il n’ouvre droit à aucune récupération, sauf accord plus favorable.
Activité partielle : lorsque l’entreprise recourt à l’activité partielle (chômage partiel), seules les journées normalement travaillées sont concernées par l’allocation de l’État.
- Un jour férié habituellement chômé (comme le 1er mai), ne peut pas être placé en activité partielle. L’employeur doit donc le rémunérer comme un jour ordinaire, sans recours à l’allocation partielle.
- Si, en temps normal, l’entreprise travaille ce jour‑là, alors l’État indemnise le salarié (au titre du chômage partiel) les heures non effectuées à cause de l’activité partielle. De son côté, l’employeur continue à payer intégralement les heures effectivement travaillées ce jour-là.