La Conférence de ce jour fait suite à l’engagement pris par le Gouvernement de mener des travaux complémentaires en faveur des professionnels de la filière socio-éducative, qui sont chargés, aux côtés des soignants, de l’accompagnement des personnes dans les différents secteurs de l’intervention sociale (protection de l’enfance, handicap, autonomie, hébergement, insertion, etc.).
Jean Castex annonce la revalorisation de 183 € mensuels pour les professionnels de la filière socio-éducative

À l’occasion de la conférence des métiers du social et du médico-social, le 18 février 2022, le Premier ministre Jean Castex a annoncé l’extension de la revalorisation « Ségur » aux professionnels de la filière socio-éducative. Ces derniers verront ainsi leur salaire augmenté de 183 euros nets par mois pour les rémunérations dues à compter du mois d’avril 2022.
Dans son communiqué, le Gouvernement a rappelé sa volonté, en association avec les Départements de France, de rénover en profondeur ce secteur « pour garantir dans la durée la qualité des accompagnements dus à nos concitoyens les plus fragiles ».
Outre les mesures de revalorisations, Jean Castex a indiqué que des crédits sont également prévus pour la formation et le soutien à la construction d’une convention collective unique dans la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale. Au total, l’État et les Départements de France consentent, ensemble, un investissement historique à hauteur de 1,3 milliard d’euros pour les métiers de la filière socio-éducative.
Une revalorisation de 183 euros mensuels pour les travailleurs sociaux
Par équité avec les personnels soignants, l’État et les Départements ont décidé d’accorder la revalorisation de 183 euros nets par mois aux professionnels de la filière socio-éducative. Ces revalorisation interviendront pour les rémunérations dues à compter du mois d’avril 2022 et devront être versées au plus tard en juin sur le bulletin de paie. Elles bénéficieront :
- Aux professionnels de la filière socio-éducative des structures présentes dans le secteur non-lucratif (environ 140 000 ETP) ;
- Aux personnels sous statut de la fonction publique exerçant des métiers de la filière socio-éducative (environ 30 000 ETP).
La négociation d’une nouvelle convention collective unique
Jean Castex a indiqué par ailleurs qu’il était nécessaire de soutenir l démarche des partenaires sociaux en faveur d’une modernisation du cadre conventionnel dans la branche du secteur sanitaire et social (BASS), pour obtenir dans les meilleurs délais une nouvelle convention collective unique.
Il s’agit de résoudre des difficultés largement établies qui structurellement freinent l’engagement des professionnels dans ce secteur, alors qu’il est le 4ème employeur privé en France et que ses besoins vont augmenter fortement sous l’effet des départs en retraite et du vieillissement de la population. Il s’agira ainsi d’agir sur les débuts de carrière, de faciliter la mobilité des parcours professionnels, de mieux reconnaître les compétences acquises et de garantir ces mêmes droits à tous les professionnels qui ne sont aujourd’hui pas couverts par cette protection conventionnelle.
La mise en place d’un « Comité des métiers socio-éducatifs »
Un « Comité des métiers socio-éducatifs » sera installé d’ici avril « pour organiser dans la durée un pilotage dynamique et resserré des différents chantiers ».
Ce comité sera garant des ambitions portées pour cette filière, s’agissant par exemple de la gestion prévisionnelle des effectifs dans ce secteur, de la rénovation de l’architecture des qualifications et des diplômes, ou de l’amélioration des outils de contractualisation pour améliorer la qualité du travail des professionnels et faciliter l’innovation.
Des actions concrètes rapides seront engagées avec :
- Un investissement à hauteur de 120 millions d’euros sur 3 ans, pour la formation des professionnels, ains que le renforcement de la validation des acquis de l’expérience (VAE), avec l’élaboration d’un nouveau référentiel de formation des professionnels du travail social, intégrant notamment l’expertise des personnes accompagnées elles-mêmes ;
- Un plan d’amélioration de la qualité de vie au travail pour favoriser les conditions d’exercice de ces métiers, dans un secteur ou la sinistralité est particulièrement élevée, avec un soutien par des actions de formations et un soutien par des aides financières de la branche AT-MP (65 millions d’euros).
Un rattrapage pour les « soignants oubliés » par le Ségur de la santé initial
Jean Castex a également annoncé vouloir mettre fin à des iniquités constatées dans le bénéfice des revalorisations qui sont intervenues auprès des personnels soignants ou du domicile, telles qu’issues de la démarche initiée depuis 2020 dans le secteur sanitaire et social.
Une transposition des revalorisations salariales est ainsi prévue pour les « soignants oubliés », ces professionnels qui auraient dû relever du Ségur de la santé initial, mais qui sont restés à l’écart des revalorisations en raison de l’éclatement des filières et des cadres statutaires ou conventionnels du secteur. Sont concernés :
- Tous les médecins coordonnateurs des EHPAD ;
- Les médecins, sages-femmes et personnels soignants de la protection maternelle et infantile et autres structures territoriales ;
- Les soignants des structures de prévention, de dépistage ou d’accompagnement des personnes en grandes difficultés sociales ;
- Les professionnels de l’aide à domicile des centres communaux d’action sociale.