91 % des salariés considèrent que leur employeur devrait jouer un rôle actif dans leur préparation à la retraite
La suspension de la réforme des retraites n’a manifestement pas rassuré les salariés. Selon une récente étude, les Français envisagent leur retraite avec une anxiété persistante. Dans ce contexte de méfiance généralisée, ils sont plus de 9 sur 10 à considérer que la retraite devient non seulement un enjeu collectif et social, mais aussi managérial.
Les salariés attendent un rôle actif des employeurs
L’étude OpinionWay pour SD Worx, publiée le 17 novembre, a été réalisée après la décision de l’Assemblée nationale de suspendre la réforme des retraites. Elle délivre ainsi des informations intéressantes sur le ressenti des Français dans ce climat d’attentisme général. L’un des enseignements les plus marquants est la place grandissante accordée à l’entreprise dans la préparation à la retraite.
91 % des salariés estiment que leur employeur devrait les accompagner davantage, via des outils pédagogiques, un soutien managérial et une meilleure visibilité sur les dispositifs disponibles.
« Dans un contexte d’incertitude, les entreprises ont un rôle clé à jouer : informer, accompagner et donner à chacun les moyens d’aborder la fin de carrière avec sérénité. La préparation à la retraite devient ainsi un véritable levier de confiance et d’engagement », commente dans l’étude Abdelkader Berramdane, Responsable veille juridique chez SD Worx France.
Des pensions jugées insuffisantes : la première source de peur
Première inquiétude, et de loin : le niveau de la pension à venir. 86 % des salariés redoutent de ne pas pouvoir vivre correctement une fois à la retraite. L’inquiétude frappe tout le monde, mais s’avère plus marquée chez les femmes (89 %) que chez les hommes (82 %). Une différence révélatrice d’inégalités professionnelles persistantes : carrières interrompues, temps partiel, écarts salariaux…
Deux préoccupations ressortent par ailleurs plus fortement :
- Le report de l’âge de départ est une source de stress pour 84 % des salariés. Cette crainte est paradoxalement plus forte chez les moins de 35 ans (88 %), qui manifestent un manque de confiance structurelle dans la pérennité du système
- Un sentiment d’injustice sociale, exprimé par 68 % des répondants, un taux qui grimpe à 72 % chez les non-cadres et 74 % chez les femmes de plus de 50 ans, souvent confrontées à des carrières heurtées ou à un accès plus difficile aux postes les mieux rémunérés.
Ces chiffres font écho au baromètre Yomoni publié en fin de mois dernier. Celui-ci montrait ainsi que 63 % des Français ne font aujourd’hui plus confiance au système de retraite, soit 7 points de plus qu’en 2024.
Rappelons que la suspension de la réforme des retraites, votée la semaine dernière à l’Assemblée nationale, n’est qu’un report jusqu’au 1er janvier 2028 et en aucun cas une abrogation. De plus, un match retour est désormais attendu au Sénat, le président de la chambre haute, Gérard Larcher, ayant déclaré en octobre dernier que le Sénat avait bien l’intention de rétablir cette réforme.