100 % Santé : deux millions de personnes sourdes et malentendantes seraient exclues de la réforme

Deux associations nationales de patients malentendants – l’Union des Associations Nationales pour l'Inclusion des Malentendants et des Sourds (Unanimes) et Bucodes SurdiFrance - ont publié un communiqué de presse commun en date du 22 mars 2021, afin d’alerter sur le fait la réforme du 100 % Santé sur les audioprothèses, lancée en 2019 et dont le déploiement a été achevé au 1er janvier 2021, excluait une partie des personnes sourdes et malentendantes.
Et pour cause, le panier 100 % Santé ne couvre que les prothèses auditives de classe 1 ; quant aux appareils de classe 2, ils font partie du panier libre, le reste à charge étant donc variable en fonction de la prise en charge de la complémentaire santé.
Si les deux associations estiment que la réforme du 100 % Santé constitue « une avancée majeure […] permettant à des millions de personnes malentendantes d’avoir accès aux appareillages », elles revendiquent que les « appareils de classe 2 [soient] remboursés au minimum comme les appareils de classe 1 ». Une demande justifiée par le fait que « les appareils de classe 1 ne sont pas suffisants » pour les enfants sourds ou malentendants et les personnes présentant une perte auditive importante, qui « se voient prescrire [...] un appareillage de classe 2 adapté à leurs besoins tant pour leur vie sociale que scolaire ou professionnelle ».
Ainsi, en France, sur les 6 millions de sourds et malentendants, « 2 millions de personnes les plus touchées, présentant une surdité sévère à profonde » seraient exclues de la réforme du 100 % Santé en matière de soins auditifs.
Les deux fédérations appellent par ailleurs à « une meilleure pédagogie autour du 100 % Santé en direction de l’ensemble des professionnels […] ORL et des audioprothésistes mais aussi des MDPH, des gestionnaires de fonds de compensation ou encore de l’AGEFIPH et du FIPHFP », la réforme restant « mal connu[e] » d’un grand nombre d’entre eux. L’objectif : « garantir à chacun de pouvoir acquérir un appareillage répondant à ses besoins [...] sans reste à charge conséquent ».