Handicap sévère : une majoration spécifique créée pour faciliter l’accès aux soins dentaires

En France, près de 500 000 personnes en situation de handicap n’ont « pas suffisamment, voire pas du tout accès à la santé bucco-dentaire », expliquait le rapport de la mission Handicap et santé bucco-dentaire, il y a déjà 10 ans.
À l’heure actuelle, l’accès aux soins dentaires pour la patientèle handicapée et notamment celle qui souffre de troubles sévères, reste complexe. En cause notamment, les besoins spécifiques inhérents à cette population qui requiert, de ce fait, une prise en charge adaptée. En effet, les limitations liées à la situation de handicap sont multiples :
- Limitations physiques : l’accès du praticien à la bouche du patient, l’accès au fauteuil du dentiste, etc.
- Limitations financières : les personnes handicapées disposent de ressources financières restreintes
- Limitations « relationnelles » : difficultés de compréhension, de communication, d’adaptation, etc.
L’article 12 de l’accord signé entre l’Assurance maladie et les représentants des dentistes renforce la prévention dentaire auprès des publics fragiles, à travers la mise en place, depuis le 1er avril 2019, d’une majoration spécifique pour les séances de soins dentaires dispensés aux patients en situation de handicap lourd.
Sont concernés « les patients bénéficiaires de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ou de la prestation de compensation du handicap (PCH) atteints d’handicap physique, sensoriel, mental, cognitif ou psychique sévère, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ».
Par ailleurs, afin de faciliter l’accès aux soins dentaires au public atteint de handicap sévère « rendant difficiles voire impossibles les soins au fauteuil en cabinet », le recours à la technique de sédation consciente aux soins, par utilisation de MEOPA, gaz utilisé pour soulager la douleur et alternative à l’anesthésie générale, est encouragé.
Ainsi, dans le but d’améliorer la prise en charge, par le chirurgien-dentiste, des personnes en situation de handicap, l’Assurance maladie remboursera un supplément de 100 euros, facturable une fois par séance (avec ou sans utilisation de MEOPA).