Grand âge et autonomie : la Mutualité française formule ses propositions

« Grand âge et autonomie », la concertation nationale lancée par Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, s’est déroulée du 1er octobre au 1er décembre.
L’objectif, permettre à tous les Français de formuler des propositions concrètes en répondant à la question suivante : « comment mieux prendre soin de nos aînés ? ».
La consultation a donné lieu à 415 000 participations et 18 300 propositions. Parmi les grandes idées évoquées :
- Renforcer le maintien à domicile des personnes âgées
- Améliorer la qualité et l’accueil des personnes âgées en établissements spécialisés
- Mieux accompagner les aidants
- Améliorer les conditions de travail des personnels d'aide et de soin aux personnes âgées
Ces idées permettront de nourrir les réflexions autour d’un projet de loi sur le grand âge et la perte d’autonomie.
Acteur du débat, la Mutualité Française a formulé ce dimanche, 21 propositions articulées autour des 4 grandes thématiques suivantes :
- « Toute personne doit pouvoir exercer sa liberté de choix le plus longtemps possible » : la Mutualité rappelle que la proportion des personnes dépendantes vivant dans un établissement est plus importante en France (41 %) que dans le reste de l’Europe (32 %). La politique de l’âge doit privilégier une diversification de l’offre d’accompagnement des personnes en perte d’autonomie et prioriser le maintien à domicile. La place et le rôle de l’EHPAD doivent notamment être revus : ces établissements devraient fonctionner comme des plateformes gériatriques de proximité. Véritables pivots du dispositif d’accompagnement à domicile, les EHPAD pourraient être insérés dans l’offre de soins de premier recours et ainsi, être intégrés dans le parcours de soins coordonnés
- «Chaque personne doit pouvoir préserver son capital autonomie et sa qualité de vie » : grâce notamment au développement d’habitations aménagées et connectées afin de soutenir le maintien à domicile grâce notamment à la réduction des chutes, qui constituent l’un des premiers facteurs de perte d’autonomie et la première cause de décès accidentel en France avec 8 700 décès/an (dont 90 % chez les 65 ans et plus)
- « Les aidants doivent être reconnus et leur rôle soutenu » : plus de la moitié des aidants travaillent, ces derniers sont globalement soumis à plus de stress et de fatigue et rencontrent des difficultés à concilier leur rôle d’aidant et celui de salarié. La mise en place d’un accompagnement spécifique s’avère donc impérative : elle consisterait en un accompagnement dans la recherche d’aides financières, de services d’aide à domicile, de groupes de parole ou de solutions de répit, un accès gratuit à un soutien psychologique, etc.
- « Le financement de la perte d’autonomie doit reposer sur un socle renforcé de solidarité et le reste à charge doit diminuer » : le reste à charge des Français vivant en EHPAD est l’un des plus élevés en Europe. Il atteint près de 2 000 €/mois pour une personne (en Gir 1 et 2), c’est 10 fois plus qu’en Suède ou au Danemark. La Mutualité française considère que le risque perte d’autonomie doit être supporté par la « solidarité nationale ». Il faudrait diminuer les restes à charge incombant aux familles, soit par l’intermédiaire de l’Etat, soit par le biais d’une prise en charge assurantielle. Enfin, le tarif des EHPAD doit être plafonné et s’adapter aux revenus du résident
« Notre travail ne s’arrête pas aujourd’hui. Ces propositions ont vocation à nourrir nos échanges avec les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs mobilisés autour de l’enjeu du vieillissement de la société. » a affirmé Thierry Beaudet, président de la Mutualité française.
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