Gouvernement Barnier : risquez-vous une hausse de vos impôts ?

Michel Barnier compte-t-il augmenter les impôts ? Dans son interview télévisée de dimanche soir, il a annoncé ne pas vouloir « alourdir les impôts sur l’ensemble des Français, ni sur les plus modestes ni sur les classes moyennes ». Mais il ne met pas de côté la possibilité d’augmenter les prélèvements des plus aisés et des grandes entreprises.
Mais alors, à quoi s’attendre ? On fait le point.
Les Français les plus riches pourraient être touchés par une hausse d’impôts
La hausse des impôts est-elle une piste envisagée pour résorber une partie de la dette de la France, évaluée à plus de 3 000 milliards d’euros ?
Oui, mais pas pour tous, a martelé le nouveau Premier ministre :
« Non, je ne vais pas alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français qui payent déjà le plus d’impôts parmi l’ensemble des partenaires européens. Ni sur les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes ».
À l’inverse, il a indiqué très clairement ne « pas exclure un effort de solidarité des plus riches ». Il a ainsi indiqué que les « personnes les plus fortunées » pourraient être appelées à participer davantage à l’effort national, via des « prélèvements ciblés », qui toucheraient également « certaines grandes entreprises ».
Plusieurs mesures pourraient être envisagées, notamment :
- Une hausse des impôts ciblées
- Le gel des tranches du barème de l’impôt sur le revenu
- L’augmentation de la « flat tax », via la hausse du taux de 30 à 33 %
- La hausse de la Taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité, pour la faire revenir à un niveau avant-crise
- La révision de l’allègement des charges patronales.
Faites-vous partie de la classe modeste, moyenne ou riche ?
Pour l’heure, les déclarations de Michel Barnier s’appuient seulement sur de la sémantique : les classes modestes et moyennes ne seraient pas touchées, contrairement aux plus aisés. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ?
D’après les dernières données de l’INSEE, le revenu disponible médian des ménages français est de 24 330 € par an. Ce qui correspond à un revenu disponible de 2 028 € par mois pour une personne seule, et de 4 258 € par mois pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.
Mais qu’entend-t-on par foyer modeste, moyen ou riche ?
Au début de l’année, l’Observatoire des inégalités avait réalisé une étude très intéressante sur cette question. Tout dépend de la composition de votre foyer.
Vous êtes une personne seule sans enfant ? Vous faites partie :
- Des personnes considérées comme pauvre si votre revenu est inférieur à 965 € par mois
- De la classe populaire si votre revenu est compris entre 965 € et 1 500 €
- De la classe moyenne si votre revenu est compris entre 1 500 et 2 800 €
- De la classe aisée si votre revenu est supérieur à 2 800 €
- Et des riches au-dessus de 3 900 €
Vous êtes un couple sans enfant ? Vous faites partie :
- Des ménages pauvres si vos revenus cumulés sont inférieurs à 1 450 € par mois
- De la classe populaire si vos revenus sont compris entre 1 450 € et 2 300 €
- De la classe moyenne si vos revenus sont compris entre 2 300 et 4 200 €
- De la classe aisée si vos revenus sont supérieurs à 4 200 €
- Et des riches au-dessus de 5 800 €
Vous êtes en couple et vous avez deux enfants de plus de 14 ans ? Vous faites partie :
- Des ménages pauvres si vos revenus cumulés sont inférieurs à 2 400 € par mois
- De la classe populaire si vos revenus sont compris entre 2 400 € et 3 800 €
- De la classe moyenne si vos revenus sont compris entre 3 800 et 7 000 €
- De la classe aisée si vos revenus sont supérieurs à 7 000 €
- Et des riches au-dessus de 9 650 €
Michel Barnier souhaite mettre « les plus riches » à profit. Vous pouvez considérer que vous êtes dedans si vous faites partie de la classe aisée, ou riche. Mais rappelons-le : pour l’heure, rien n’est acté.
Affaire à suivre.