Le système scolaire en France a longtemps été un modèle permettant la mobilité sociale, mais aujourd’hui, la formation professionnelle initiale et continue sont des talons d’Achille du pays dans la compétition mondiale. La jeunesse doit donc être notre priorité dans la stratégie collective de transformation de l’économie française. La formation doit devenir un levier de croissance d’avenir.
Formation, chômage, retraite… le MEDEF présente ses propositions pour « faire réussir la France »
À moins de trois mois du premier tour de l’élection présidentielle 2022, le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) a récemment présenté des propositions pour « faire réussir la France », à l’attention des candidats. Formation, assurance chômage, dialogue social, retraite… Zoom sur ses propositions sociales.
Renforcer la formation des jeunes aux compétences de demain
Le MEDEF fait ainsi plusieurs propositions pour mieux former la jeunesse et soutenir l’accès à l’emploi :
- Favoriser le plus tôt possible les liens précoces avec les entreprises ;
- Multiplier les expériences avant l’entrée sur le marché du travail, en faisant notamment de l’alternance le mode principal de recrutement des entreprises ;
- Mieux éduquer au développement durable ;
- Renforcer l’enseignement mathématique, scientifique, technologique et numérique pour que les jeunes puissent s’orienter vers ces cursus dès le collège ;
- Revenir sur la réforme du baccalauréat qui a ramené de 6 heures à 2 heures l’enseignement hebdomadaire en mathématiques dans le tronc commun en première et terminale ;
- Faire de l’orientation une partie intégrante des cursus scolaires.
Bâtir une meilleure stratégie pour la formation professionnelle
Le MEDEF estime que les entreprises doivent pouvoir utiliser la formation comme un levier de compétitivité. Il suggère notamment la création d’une incitation fiscale (crédit d’impôt) pour les entreprises qui investissent dans la formation de leurs salariés au-delà de l’obligation légale. En outre, le MEDEF préconise de mobiliser le compte personnel de formation (CPF) en priorité vers les compétences attendues sur le marché du travail, et d’instaurer un système de codécision entre le salarié et l’employeur sur l’utilisation du CPF, pour orienter cette utilisation vers les formations répondant aux besoins des entreprises.
Régionaliser Pôle emploi et poursuivre la réforme de l’assurance chômage
Le MEDEF estime qu’il faudrait améliorer l’efficacité de Pôle emploi dans le retour à l’emploi, et propose notamment de populariser les aides financières qui permettent aux demandeurs d’emploi d’accéder à des emplois ou des formations éloignés de leur lieu de résidence. Il est également recommandé de mettre en place des contrats régionalisés entre Pôle emploi et ses partenaires locaux.
Enfin, pour faire face aux difficultés de recrutement, le MEDEF souhaite que l’efficacité du système d’assurance chômage soit encore améliorée, et propose notamment de :
- Supprimer le dispositif de bonus-malus sur les contrats courts, jugé délétère pour la création d’emploi dans un contexte de pénurie de main d’œuvre ;
- Sécuriser l’accès durable à l’emploi en facilitant le développement des groupements d’employeurs, en simplifiant l’accès au CDI intérimaire, en mettant en place des leviers pour allonger les durées d’emploi (CDD multi-remplacements et recours aux heures complémentaires pour les salariés volontaires par exemple) ;
- Sécuriser le parcours professionnel des salariés en contrats courts, en améliorant leur accès aux droits à la protection sociale (complémentaires santé notamment), et en accompagnant leur mobilité professionnelle et géographique.
Renforcer encore le dialogue social et optimiser le temps de travail
Le MEDEF fait le constat d’un dialogue social qui a été renforcé grâce aux ordonnances Travail de 2017 : il est devenu plus dense et cohérent avec la fusion des trois instances représentatives du personnel en une seule (le CSE), et la réforme de la négociation collective a permis de renforcer la négociation au niveau de l’entreprise.
Pour ce qui est du temps de travail, le MEDEF est également satisfait des réformes qui ont donné des marges de manœuvre aux entreprises, et leur a permis de rapprocher le temps de travail hebdomadaire en France (40,4 heures) de celui de nos voisins européens. Il estime toutefois qu’il faudrait favoriser la hausse du temps de travail sur une année, inférieur à celui de nos voisins en raison des congés et des jours fériés plus abondants dans notre pays.
Il préconise notamment de :
- Faciliter le recours en forfaits-jours, qui devrait pouvoir être mis en place sans négociation d’un accord d’entreprise, en incluant des mesures forfaits-jours dans la partie supplétive du Code du travail ;
- Développer les comptes épargne temps (CET) pour accroître la durée du travail et le pouvoir d’achat des salariés ;
Reprendre la réforme des retraites
Le MEDEF estime qu’il faut reprendre la réforme des retraites pour sécuriser leur financement à long terme, et recommande, pour pallier le déficit chronique du système actuel :
- L’augmentation progressive (3 mois par an) de l’âge légal de 62 à 65 ans tout en continuant à permettre des départs anticipés pour les carrières longues et les métiers à forte pénibilité ;
- L’accélération et l’amplification de la réforme de 2016 en conditionnant le taux plein à 44 annuités contre 42 aujourd’hui ;
- La suppression des régimes spéciaux et le rassemblement des autres régimes en trois régimes : salariés du privés, fonctionnaires, et indépendants.
Rendre notre système de santé plus performant au service des patients
Le MEDEF propose de repenser notre système de santé en le recentrant sur la prévention, la complémentarité des acteurs et l’accès à l’innovation en santé. Il est notamment suggéré de favoriser la coopération entre secteur public et privé.
Repenser une politique d’inclusion par l’emploi
Le MEDEF estime que les revenus de solidarité doivent être impérativement associés à un accompagnement vers l’emploi, afin d’éviter le maintien dans la pauvreté. Il propose de plafonner le montant de tous les minimas sociaux pour chaque foyer fiscal, pour éviter que les revenus de remplacement n’excèdent les revenus du travail.