Fonds ISR : vos investissements sont-ils plus verts depuis la réforme du label ?

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Fonds ISR : vos investissements sont-ils plus verts depuis la réforme du label ?

Un an après la mise en œuvre de la réforme du label Investissement Socialement Responsable (ISR), une étude menée par Epsor évalue l'impact de ces changements sur les pratiques des fonds labellisés.

Globalement, les promesses de verdissement du label semblent avoir été tenues, avec un net désengagement du secteur des énergies fossiles. Mais des défis demeurent.

Un label renforcé pour plus de crédibilité

Dans cette étude intitulée « Label ISR : la réforme a-t-elle tenu ses promesses ? », Epsor a analysé les pratiques des fonds labellisés ISR. Pour rappel, la réforme mise en place en mars 2024 a durci les critères d’attribution en excluant, par exemple, les entreprises qui tirent plus de 5 % de leur chiffre d’affaires du charbon. L’objectif : garantir des placements réellement alignés avec les enjeux de durabilité.

Epsor a attribué une « note d’impact » aux fonds ISR en fonction de plusieurs critères : notation ESG, empreinte carbone, contribution à la transition énergétique et exposition aux secteurs controversés (OGM, pesticides, huile de palme, etc.).

Des avancées sur l’empreinte carbone

Sur 816 fonds analysés, 24 % sont labellisés ISR, soit 197 au total. Parmi ces fonds, seuls 27 détiennent encore des participations dans des entreprises du secteur des énergies fossiles. Globalement, l’empreinte carbone des fonds a reculé de 10 %, passant ainsi de 705 à 629 tonnes de CO2 équivalent par million d'euros investis.

La note moyenne des fonds labellisés ISR s’élève à 68,2/100, soit six points de plus que lors du bilan effectué l’année dernière, et atteint ainsi son plus haut niveau depuis la création de l’étude il y a cinq ans. L’écart avec les fonds non labellisés ISR se creuse également : ces derniers affichent ainsi une note moyenne de 59,3/100. Plutôt positif donc.

Enfin, 14 % des fonds ISR conservent des participations dans des entreprises liées aux hydrocarbures non conventionnels, contre 49 % au début de l’année 2024.

TotalEnergies illustre bien cette tendance : alors que l’entreprise était présente dans 20 % des fonds ISR en 2023, elle ne figure plus désormais que dans un seul fonds à fin 2024. Bien que la société française cherche à diversifier ses activités, rappelons que près de 90 % de son chiffre d’affaires reste aujourd’hui toujours lié aux énergies fossiles.

Cette évolution a conduit à un remaniement des ETF présents dans de nombreux contrats d’assurance vie et PER. Les nouvelles exigences du label ont ainsi exclu plusieurs de ces ETF des portefeuilles des investisseurs, remplacés par d'autres, jugés plus verts.

Les entreprises les plus financées sur le volet ISR

L’étude dresse également le bilan des 15 entreprises les plus financées par les fonds ISR. Sept d’entre elles sont françaises :

  • Air Liquide (32 % des fonds investissent dans l’entreprise)
  • L’Oréal (31 %)
  • Sanofi (28,5 %)
  • Dassault Systèmes, Danone et Michelin (26 % chacun)
  • Saint-Gobain (24,5 %)

À noter que TotalEnergies, qui figurait encore en cinquième position fin 2023, a chuté à la 1346e place. Le signe que la refonte voulue par le gouvernement sur le label a eu des conséquences concrètes.

Les fonds ISR face aux défis de l’économie mondiale

Parmi les points négatifs mis en avant par l’étude, Epsor relève toutefois un affaiblissement des engagements en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

Ce phénomène s’explique en partie par le contexte géopolitique et économique tendu et des risques inflationnistes toujours présents (notamment outre-Atlantique) et qui pousse de nombreuses sociétés à recentrer leurs efforts sur leur activité principale au détriment des initiatives ESG. Autre signal inquiétant : les montants alloués aux fonds ESG ont chuté de moitié par rapport à 2023.

« Le label ISR doit s’imposer comme le gage d’un investissement réellement responsable, en rupture avec les pratiques négatives de certaines entreprises », peut-on lire dans l’étude. Une intervention qui sonne comme un rappel alors que l’UE envisage, avec la directive « Omnibus », une simplification de la CSRD au nom de la « compétitivité des entreprises ».

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