Fin de vie : la HAS juge « impossible » de prévoir objectivement le pronostic de chaque patient

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Fin de vie : la HAS juge « impossible » de prévoir objectivement le pronostic de chaque patient

À quelques jours de la reprise des débats à l'Assemblée nationale sur l’idée d’un droit à l’aide à mourir, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis très attendu. Elle estime que le temps restant avant la fin de vie ne peut être évalué avec précision.

Un problème de définition du pronostic

Sollicitée l’année dernière par le gouvernement pour donner son avis sur l’aide à mourir, la HAS s’est exprimée ce mardi en publiant une note qui sera sans aucun doute au cœur des prochains débats dans l’hémicycle sur cette question ultrasensible. La HAS souligne notamment qu’il est « impossible » de prévoir objectivement le pronostic de chaque patient.

« De nombreux paramètres, souvent évolutifs, entrent en considération dans le pronostic vital, comme l’évolution de la maladie ou la présence de symptômes physiques ou psychiques », indique-t-elle. Le pronostic médical, même lorsqu’il est étayé par des observations rigoureuses, demeure ainsi une estimation qui peut varier d’un individu à l’autre.

Sortir d’une logique de « prédiction »

La HAS indique par ailleurs « qu’aucun pays européen » ayant légiféré sur l'euthanasie ou le suicide assisté « n'a retenu un critère d'ordre temporel », et que le Québec y a finalement « renoncé » avec le temps. En lisant le texte, on peut comprendre que l’autorité publique indépendante pointe l’extrême difficulté d’établir un cadre général alors que chaque cas est différent.

Une même maladie ne se manifeste pas de la même manière chez tous les patients, et les réactions à un traitement, à la douleur ou à la souffrance sont également subjectives. Dès lors, un critère purement temporel ne saurait suffire à justifier l’accès à l’aide active à mourir.

Une approche centrée sur la qualité de vie

La HAS, dans son rapport, insiste enfin sur l’importance de considérer l’état global du patient : son niveau de souffrance, son autonomie, son bien-être émotionnel et social. L’idée est de prendre en compte non seulement la dimension physique de la maladie, mais aussi l’impact psychologique et relationnel de la situation.

Quels que soient les critères d'accès au suicide assisté ou à l'euthanasie, le groupe de travail appelle à « s'extraire de la logique de 'prédiction' » et à « éviter toute logique de 'procéduralisation' » de la fin de vie, pour se concentrer sur « la question du sens de ce qui est vécu et de ce qu'il reste à vivre », en s'inscrivant dans « une démarche d'anticipation au long cours ». Le texte sur l’aide à mourir doit être examiné en séance à partir du 12 mai prochain.

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