Femmes enceintes : bientôt un dépistage systématique du cytomégalovirus (CMV) ?

Principale source d’handicaps neuro-sensoriels (hors maladies génétiques), le cytomégalovirus (CMV) touche aujourd’hui 5 à 9 nouveaux nés sur 1 000. Pour faciliter son identification, le dépistage systématique, c'est-à-dire la recherche de l'infection à CMV pendant la grossesse, pourrait être expérimenté en France.
Si la Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 l’autorise, il doit encore être mis en œuvre en décret. Le point dans cet article.
Cytomégalovirus (CMV) : c’est quoi ?
Comme son nom l’indique, le cytomégalovirus (CMV) est un virus. Il appartient à la famille de l’Herpès. Bien souvent asymptomatique, il est dangereux en cas de grossesse. Et pour cause : en cas de transmission, il peut affecter le développement du fœtus, et ainsi entraîner de graves malformations.
De manière générale, le CMV est contracté à la suite d’un contact direct avec les sécrétions d’une personne contaminée (salive, sécrétions vaginales ou nasales, sperme, larmes, sang, salive, lait maternel etc.).
Chez l’adulte avec de bonne défenses immunitaire, le CMV est généralement asymptomatique. Toutefois, chez les personnes plus fragiles, fièvre, syndrome grippal, fatigue inhabituelle, douleurs musculaires ou encore ganglions enflés peuvent survenir.
Vous l’aurez donc compris, l’infection de la mère au CMV pendant la grossesse n’est a priori pas grave pour elle-même. En revanche, c’est pour le fœtus qu’il existe des risques importants, particulièrement si l’infection se produit durant les 3 premiers mois de grossesse.
Dans cette situation, le bébé peut notamment risquer :
- Une insuffisance hépatique ;
- Une pneumonie ;
- Un foie et une rate trop volumineux ;
- Ou encore des troubles neurologiques sévères : retard mental, retard psychomoteur, surdité progressive, troubles visuels…).
Femmes enceintes : pourquoi un dépistage systématique du CMV ?
La LFSS 2024 autorise l’expérimentation du dépistage prénatal du CMV de façon systématique et précoce en raison du risque majeur de transmission fœtale durant la grossesse.
Concrètement, il s’agit de prévenir la transmission de la femme à son fœtus, par un traitement antiviral nontératogène, lequel est particulièrement efficace si l’infection est diagnostiquée précocement.
En effet, près de 80 % des handicaps induits par le CMV seraient évitables par la réalisation de ce dépistage systématique et précoce.
L’expérimentation de ce dépistage prénatal du CMV, si elle est mise en place, favoriserait donc l’identification de cette infection et limiterait donc les risques de transmission au fœtus. Un décret doit encore déterminer les modalités de mise en œuvre de ce programme. Affaire à suivre !