Méningite : face à une recrudescence de cas, le gouvernement renforce la vaccination

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Méningite : face à une recrudescence de cas, le gouvernement renforce la vaccination

En réponse à une explosion des cas d’infections à méningocoques, le gouvernement annonce une intensification inédite de la vaccination, avec un accent mis sur la jeunesse et les nourrissons. Mais la lutte passe aussi par une meilleure information du public.

Une flambée inédite depuis 2010

La méningite bactérienne, causée par les méningocoques, connaît une recrudescence sans précédent en France. En 2024, 616 cas d’infections invasives à méningocoques (IIM) ont été recensés – soit une hausse de 10 % par rapport à 2023. En ce début d’année 2025, la tendance s’est accentuée, avec déjà 184 cas signalés au 7 mars 2025, selon Santé publique France. Cette hausse, la plus marquée depuis 2010, s’accompagne d’une mortalité préoccupante : 69 décès ont été recensés en 2024.

Cette recrudescence s’explique en partie par une mutation du paysage bactérien. Les souches A, Y et surtout W – réputée pour sa virulence – ont progressivement remplacé le méningocoque C, jadis ciblé par un vaccin unique. La souche B reste toutefois la plus fréquente. Autre facteur aggravant : la circulation particulièrement intense de la grippe cet hiver, qui a pu fragiliser les défenses immunitaires et favoriser les formes graves d'infection.

Une maladie foudroyante, un vaccin essentiel

Les infections à méningocoques peuvent évoluer en quelques heures vers des formes très graves : méningites, septicémies, chocs toxiques. Même traitées à temps, elles laissent des séquelles neurologiques ou auditives importantes chez les survivants. Face à ce constat, les autorités sanitaires insistent sur un message clair : la vaccination est le moyen le plus efficace de prévention.

« Le renforcement de notre stratégie vaccinale contre les méningocoques est une priorité pour protéger la santé de tous les citoyens », a déclaré le ministre de la Santé et de l’Accès aux Soins, Yannick Neuder, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la méningite, le 24 avril dernier. « Ensemble, nous pouvons sauver des vies et garantir un avenir plus sûr pour nos enfants et nos jeunes. »

Une nouvelle stratégie vaccinale, plus large et plus précoce

Dans un contexte de flambée épidémique, les autorités sanitaires misent sur une double stratégie : intervention médicale rapide (via la vaccination) et pédagogie renforcée (via les campagnes d’information). Car au-delà de l’enjeu sanitaire immédiat, c’est bien la confiance dans les outils de prévention qui est en jeu.

La riposte sanitaire comprend plusieurs volets :

  • Pour les moins de 2 ans : le vaccin contre les souches A, C, W et Y (ACWY) devient obligatoire, en complément de celui contre la souche B, déjà imposé.
  • Pour les moins de 5 ans : une campagne de rattrapage est instaurée pour les enfants non vaccinés à temps.
  • Chez les 11-14 ans : un rappel du vaccin ACWY sera effectué dans les collèges, couplé à la campagne de vaccination contre le papillomavirus (HPV).
  • Pour les 15-24 ans : une large campagne de rattrapage, incluant les vaccins B et ACWY, vise à rattraper les jeunes insuffisamment protégés. C’est ce dispositif qui a été récemment appliqué à Rennes, où deux adolescents, âgés de 16 et 19 ans, ont été admis en réanimation pour une méningite à méningocoques.

Cette stratégie vise en priorité les adolescents et jeunes adultes, les plus touchés statistiquement par la maladie. L’objectif : informer, vacciner, protéger. Une campagne de sensibilisation devrait accompagner cette mobilisation dans les semaines à venir.

Des mesures qui s’inscrivent pleinement dans la lignée des recommandations de la Haute autorité de santé.

Une menace renforcée par la désinformation

Si la couverture vaccinale contre les méningocoques reste perfectible, elle pâtit aussi d’un climat de méfiance envers les vaccins, amplifié ces dernières années par la désinformation sur les réseaux sociaux.

Certains parents, mal informés ou influencés par des discours pseudo-scientifiques, refusent ou reportent les vaccinations de leurs enfants. Cette hésitation vaccinale, renforcée par la crise de la COVID-19, compromet la protection collective, en particulier face à des pathogènes aussi virulents que les méningocoques.

À ce sujet, Yannick Neuder a rappelé le 6 mai sur TF1 que « nous sommes au pays de Pasteur », appelant à faire confiance à la science et aux professionnels de santé. Et d’insister : « La vaccination sauve des vies ».

Cette mobilisation inédite autour de la méningite pourrait aussi servir de modèle pour d'autres campagnes de prévention vaccinale. La vigilance reste de mise, mais les outils pour enrayer la progression de la maladie sont entre nos mains - ou plutôt, dans nos carnets de vaccination.

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