Et si vous pouviez prendre un congé payé en cas de règles douloureuses ?
L’Italie sera-t-il le premier pays occidental à mettre en place le « congé menstruel » ? C’est le projet de loi proposé par quatre élues du Parti démocrate italien devant la Chambre des députés le 13 mars dernier.
Ce congé payé, accordé pendant la période où les femmes souffrent de règles fortement douloureuses (dysménorrhée), serait limité à trois jours par mois et autorisé sur certificat médical à renouveler tous les ans. Le financement de la loi n’a pas été précisé par le texte.
Véritable avancée de durabilité sociale ou fausse bonne idée qui desservirait les femmes dans le monde du travail ? Le congé menstruel n’est pourtant pas une invention nouvelle puisqu’il existe au Japon, en Chine, en Corée du Sud, en Indonésie ou encore en Zambie.
Outre le problème de stigmatisation des femmes, des éventuelles discriminations à l’embauche – Vous connaissiez la présomption de grossesse, vous connaitrez la présomption de règles douloureuses – quid du secret médical ?
L’arrêt maladie d’un salarié n’indique pas à l’employeur de quel mal il souffre. Aussi le congé menstruel pourrait poser un problème de respect de la vie privée. Peut-on mettre en place un secret médical autour du congé menstruel ?
Enfin, l’employeur pourrait considérer le recours à ce congé comme un prétexte à ne pas travailler.
Pas simple de mettre en place des mesures pour les femmes qui pourraient se retourner contre elles dans un monde où les inégalités salariales persistent.
En attendant de voir si le Parlement italien adoptera la loi, le projet permet de discuter d’une thématique souvent considérée comme tabou. En France, le sujet n’a jamais été abordé à l’Assemblée nationale… D’ailleurs qu’en pensent les candidats à l’élection présidentielle en cette période de fin de campagne ?
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