Épargne des Français en 2024 : le grand boom de l’assurance vie et de l’épargne retraite

L’Insee s’est penchée sur les choix d’épargne des ménages français en 2024. Les grandes tendances qui émergent mettent en lumière une évolution marquée : les Français semblent de plus en plus soucieux de préparer leur avenir financier.
Deux dispositifs tirent particulièrement leur épingle du jeu : l’assurance vie et l’épargne retraite.
Plus de 9 ménages sur 10 détiennent un produit financier
D’après l’étude publiée le 14 mai 2025, intitulée « La détention de patrimoine des ménages en 2024 », 90,5 % des foyers possédaient au moins un produit financier l’année dernière. Parmi eux, 86,9 % détenaient un produit d’épargne, avec les placements les plus répandus suivants :
- Le Livret A (78 %),
- Le Livret de développement durable et solidaire – LDDS (40 %),
- Le Livret d’épargne populaire – LEP (21,5 %),
- Le Livret Jeune (9,8 %).
Assurance vie et épargne retraite en forte progression
Mais ce sont surtout les placements de long terme qui attirent l’attention. L’assurance vie, toujours très prisée, est désormais détenue par 41,7 % des ménages, en progression de 16 points en vingt ans. Une hausse significative, qui témoigne de la volonté des Français de se constituer un capital dans la durée.
De son côté, l’épargne retraite enregistre une dynamique inédite. Entre 2021 et 2024, la part de ménages détenant un produit de ce type a grimpé de 2,7 points. Une augmentation rapide, sans précédent depuis que cette donnée est suivie par l’Insee.
Pourquoi un tel engouement pour l’épargne retraite ?
Cet intérêt pour l’épargne dédiée à la retraite peut s’expliquer par plusieurs facteurs. D’abord, il reflète une certaine méfiance vis-à-vis de la pérennité du système actuel, dont les réformes successives ont renforcé les incertitudes. Mais ce mouvement est aussi encouragé par l’environnement législatif.
L’Insee souligne en effet le rôle structurant de la loi Pacte, entrée en vigueur en octobre 2019. Celle-ci a introduit les nouveaux plans d’épargne retraite (PER), qu’ils soient individuels, collectifs ou obligatoires, facilitant l’accès à ce type de placement pour un large public. Simples d’utilisation, souples dans leur gestion et assortis d’avantages fiscaux, ces dispositifs ont su convaincre de nombreux épargnants.
L’endettement lié à l’immobilier et aux crédits à la consommation
L’enquête de l’Insee s’intéresse aussi à l’endettement des ménages français. En 2024, près d’un foyer sur deux (46,5 %) rembourse actuellement au moins un crédit, un niveau relativement stable depuis 2015. Les motifs d’emprunt sont variés : acquisition d’un logement, financement de travaux, achat d’un véhicule ou encore besoins professionnels.
Dans le détail, environ 30 % des ménages sont engagés dans un prêt immobilier – qu’il s’agisse de l’achat d’une résidence principale, d’un bien locatif ou du financement de rénovations importantes. Une proportion équivalente détient un crédit à la consommation, qui peut prendre la forme d’un prêt personnel, d’un financement automobile, d’un crédit étudiant ou d’un paiement en plusieurs fois pour des équipements électroménagers.
Ce sont les adultes âgés de 30 à 49 ans qui recourent le plus fréquemment à l’emprunt, cette tranche d’âge cumulant souvent projets immobiliers, charges familiales et achats divers. Les seniors sont aussi parfois concernés : 14,8 % des ménages âgés de 70 ans ou plus disposent encore d’un crédit à la consommation, tandis que 6,1 % continuent à rembourser un emprunt immobilier.