Endométriose : un test salivaire bientôt pris en charge pour certaines femmes

C’est une avancée décisive dans la prise en charge de l’endométriose. Ce vendredi 18 octobre, la Haute Autorité de santé (HAS) a donné son feu vert en faveur d'une prise en charge, via un dispositif dérogatoire, du test salivaire de diagnostic de l’endométriose produit par la biotech lyonnaise Ziwig.
Aujourd’hui, entre 1,5 et 2,5 millions de personnes sont touchées par l’endométriose, soit environ 1 femme sur 10. Le traitement, lourd et coûteux, bénéficie dans certains cas d’une prise en charge Sécu. Le point dans cet article.
Endométriose : qu’est-ce que c’est ?
L’endométriose est une maladie chronique qui se caractérise par le développement d’une muqueuse utérine semblable à l’endomètre en dehors de l’utérus, le plus souvent dans la cavité pelvienne. Ces foyers d’endométriose réagissent aux fluctuations hormonales survenant lors du cycle menstruel.
Selon où ils sont situés, ils peuvent provoquer :
- Des règles douloureuses ;
- Des douleurs au moment des rapports sexuels ;
- Des douleurs urinaires ;
- Des troubles intestinaux ;
- Des douleurs pelviennes chroniques ;
- De la fatigue chronique ;
- Des douleurs de dos et d’épaules ;
- Ou encore être une cause d’infertilité.
Etat dépressif et fatigue chronique, troubles du sommeil, arrêts maladie fréquents, difficultés dans le couple, incompréhension… cette maladie a un impact retentissant sur la vie personnelle et professionnelle des femmes qui en souffrent.
Endométriose : bientôt un test salivaire facilitant la détection ?
La semaine dernière, la Haute Autorité de santé (HAS) a validé la prise en charge d’un dispositif dérogatoire de détection de l’endométriose.
Dans le détail, la biotech lyonnaise Ziwig ayant désormais un protocole d’étude clinique jugé suffisamment solide, « la HAS se prononce en faveur d’une prise en charge financière dérogatoire d’Endotest », via un forfait dit « innovation », « pour permettre ainsi à certaines patientes d’y accéder le plus rapidement possible ». Certaines femmes de plus de 18 ans, pour lesquelles une endométriose est fortement suspectée, pourront donc réaliser gratuitement ce test salivaire.
Il est à noter que cette prise en charge sera conditionnée à la participation à une étude clinique, qui prévoit d'inclure 2 500 patientes, réparties dans 80 centres volontaires.
« L'étude clinique menée à ce titre permettra de donner un accès précoce et sécurisé au test et de recueillir les données manquantes en vue d'une future évaluation pour une prise en charge de droit commun » et un éventuel « remboursement large et pérenne », a précisé la HAS. Le ministère de la Santé a indiqué qu'il suivrait l'avis de la HAS, ce qui augure éventuellement une prise en charge plus large.
Endométriose : quelle prise en charge Sécu ?
Actuellement, l’endométriose est reconnue comme une affection de longue durée hors liste (ALD 31). Les affections hors liste sont des formes évolutives ou invalidantes de maladies graves, nécessitant un traitement d’une durée supérieure à 6 mois, souvent onéreux.
Ce statut d’ALD 31 n’est pas automatiquement accordé dès que le diagnostic de l'endométriose est posé, contrairement aux ALD inscrites sur la liste des ALD 30.
En revanche, s’il est reconnu, ce statut permet d’obtenir les mêmes droits que l’ALD30, c’est-à-dire une prise en charge totale des frais et la suppression des jours de carence au-delà du deuxième arrêt maladie.
Le problème avec ce statut, c’est qu’il est beaucoup plus difficile à obtenir : il dépend de la gravité de la pathologie et relève de l'appréciation du médecin qui doit en faire la demande auprès de l'Assurance maladie. Aujourd’hui, sur les 1,5 à 2,5 millions de femmes malades, seules 15 000 auraient obtenu ce statut.