EHPAD: le gouvernement se laisse 6 mois pour élaborer la feuille de route pour le « bien vieillir » en France

L’édition 2022 des Assises Nationales des Ehpad s’est tenue les 13 et 14 septembre 2022 à Paris. A l’occasion du discours de clôture, Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, a annoncé son souhait d’aboutir, dans les six mois, à une feuille de route pour le « bien vieillir » en France. Mais, « il ne s’agit pas de lancer une nouvelle grande concertation », a-t-il insisté.
Pour ce faire, le ministre réunira début octobre tous les acteurs concernés pour lancer la « Fabrique du bien vieillir ». Désireux d’associer l’ensemble de la société à ce projet, et non pas seulement les acteurs du grand âge, le gouvernement organisera « une dizaine d’ateliers citoyens dans les départements ».
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, qui sera présenté le 26 septembre prochain, permettra également d’apporter « des réponses concrètes » en faveur des Ehpad, au rang desquelles figurent :
- Des mesures pour tenir compte des impacts de l’inflation ;
- La création de 50 000 postes d’infirmiers ou d’aide soignants ;
- La généralisation du tarif global avec un dégel de son taux d’évolution à compter du 1er janvier 2023 ;
- Le renforcement de la transparence et de la sécurité au sein des Ehpad, ce qui passera notamment par le renfort des moyens d’inspection et de contrôle des Ehpad. Des initiatives seront également prises pour renforcer la lutte contre la maltraitance, en établissements comme à domicile.
Face aux annonces du ministre, les principaux acteurs du milieu, le Synerpa, la Fehap et la Fnadepa, n’ont pas pu cacher leur colère et leur déception. Déjà échaudés par l’abandon de la loi « grand âge » promise par Emmanuel Macron, cette méthode de travail est bien loin de répondre à leurs attentes.
Ulcérée, la Fnadepa a indiqué dans un communiqué ne comprendre « ni le calendrier, ni la méthode en complète incohérences avec la gravité de la situation dans laquelle se situe le secteur du Grand âge. ». « Pourquoi attendre une énième concertation de plus ? Ces dernières années, tout a été documenté dans les nombreux rapports remis et les concertations menées », a ajouté le syndicat.
Pour la déléguée générale du Synerpa, Florence Arnaiz-Maumé, la méthode que souhaite adopter le gouvernement est « inacceptable ». « Nous avons besoin de mesures immédiates, dès le PLFSS, on ne peut pas attendre un plan d'action au printemps prochain », a-t-elle renchéri.