Dépression post-partum : vers une meilleure prise en charge ?

Aujourd’hui, vous êtes 10 à 20 % des nouvelles mamans à être confrontées à une dépression post-partum dans les semaines qui suivent votre accouchement.
Puisque le traitement contre cette maladie est plus efficace lorsqu’elle est détectée tôt, la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2024 prévoit la création d’un parcours expérimental de prise en charge de la dépression post-partum. Parmi les objectifs affichés : prendre en charge le plus précocement possible les femmes diagnostiquées. Le point dans cet article.
Dépression post-partum : qu’est-ce que c’est ?
La dépression post-partum est une maladie psychiatrique qui touche de nombreuses femmes après leur accouchement. Aussi appelée dépression post-natale, elle survient généralement 2 à 8 semaines après l’accouchement, mais on l’observe jusqu’à un an après la naissance.
Profonde tristesse, épuisement permanent, troubles du sommeil, irritabilité, anxiété extrême, incapacité à s’occuper correctement de son enfant… sont autant de symptômes qui peuvent révéler une dépression post-partum. Touchant près de 10 à 20 % des mères, cette maladie nécessite des soins.
Notez que les pères sont également concernés par le risque de dépression du post-partum.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à visionner la vidéo ci-après :
Dépression post-partum : quels sont les facteurs de risques ?
Aujourd’hui, de nombreux facteurs risques de la dépression post-partum ont été identifiés. Ils peuvent être :
- Psychiatriques :
- Antécédents personnels de dépression du post-partum ;
- Troubles de l’humeur ;
- Antécédents psychiatriques personnels ou familiaux ;
- Dépression ou anxiété pendant la grossesse ;
- Psychotraumatisme lié à l’accouchement ;
- Événements négatifs pendant la grossesse ;
- Deuil périnatal.
- Socio-économiques :
- Conflits conjugaux ;
- Isolement social ;
- Précarité sociale.
- Obstétricaux :
- Grossesse non désirée ;
- Primiparité ;
- Antécédents obstétricaux : mort in utero, malformation fœtale, interruption de grossesse, accouchement prématuré, etc.
- Grossesse pathologique ;
- Morbidités néonatales ;
- Âge maternel aux extrêmes des périodes de fertilité.
Aujourd’hui, bien qu’il existe un suivi médical des femmes suite à l’accouchement (examen postnatal précoce obligatoire, consultation postnatale obligatoire, séances de suivi…), ce dernier peut encore être amélioré et ainsi proposer un meilleur accompagnement.
Dépression post-partum : bientôt un meilleur accompagnement ?
Comme prévu par la LFSS 2024, un parcours expérimental associant professionnels médicaux, psychologues hospitaliers et libéraux et puéricultrices dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire pour mieux accompagner les femmes confrontées à une dépression post partum devrait prochainement voir le jour. Il sera mis en place par les agences régionales de santé (ARS), pour une durée de 3 ans.
Ce parcours doit répondre à plusieurs objectifs, à savoir :
- Prendre en charge le plus précocement possible les femmes diagnostiquées;
- Développer la formation des professionnels médicaux sur les conséquences psychologiques du post‑partum;
- Améliorer l’orientation de ces femmes;
- Faciliter leur accès à un suivi psychologique;
- Et améliorer leur suivi médical.
Il doit également permettre de systématiser l’information des femmes sur plusieurs points :
- La dépression post partum;
- Les possibilités de traitement ou d’intervention
- Les dispositifs de suivi médical et d’accompagnement psychologique disponibles.
Cette expérimentation sera mise en place dans six régions pilotes, qui seront choisies par les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.