Déduction Forfaitaire Spécifique (DFS) : certains secteurs bénéficient d’un sursis, mais la fin est actée

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Déduction Forfaitaire Spécifique (DFS) : certains secteurs bénéficient d’un sursis, mais la fin est actée

Un arrêté du 4 septembre 2025 vient mettre de l’ordre dans les règles de déduction des frais professionnels. Sans modifier le fond, il acte une mesure majeure : la disparition progressive des déductions forfaitaires spécifiques (DFS), encore appliquées dans plusieurs secteurs, avec une extinction totale prévue au 1er janvier 2032. Certains secteurs bénéficient toutefois d’un sursis supplémentaire.

Une réforme de longue haleine

Les DFS permettaient à certains salariés de voir leur assiette de cotisations sociales réduite, au motif qu’ils supportaient des frais liés à l’exercice de leur profession. Cet abattement pour frais professionnels est applicable dans la limite de 7600 euros par an. Depuis 2023, ce dispositif faisait pourtant déjà l’objet d’une réforme visant à le durcir et à organiser sa suppression progressive dans plusieurs activités.

Ces déductions, souvent automatiques, constituaient en réalité un avantage salarial puisque, dans de nombreux secteurs, les salariés n’engageaient pas de frais réels. Le durcissement de 2023 avait introduit une condition stricte : pour continuer à appliquer la DFS, l’employeur devait démontrer que ses salariés supportaient effectivement des frais professionnels.

L’arrêté du 4 septembre 2025 fixe désormais un calendrier définitif : les DFS encore existantes seront progressivement supprimées d’ici 2032. Concrètement, les salariés qui en bénéficient verront disparaître cet avantage, et les employeurs devront s’adapter à une assiette de cotisations plus large.

8 secteurs épargnés temporairement

Huit secteurs jugés particulièrement exposés bénéficient cependant d’un délai supplémentaire. Les salariés de ces secteurs peuvent continuer à profiter du taux d’abattement forfaitaire, même en l’absence de frais professionnels réels. Il s’agit :

  • Des métiers de la propreté (fin en 2029) ;
  • Des casinos et cercles de jeux (fin en 2031) ;
  • De la construction (fin en 2032) ;
  • Des métiers du spectacle vivant et le spectacle enregistré (fin en 2032) ;
  • De l’aviation civile (fin en 2033) ;
  • Du transport routier de marchandises (fin en 2035) ;
  • Des journalistes (fin en 2038) ;
  • Des VRP (fin en 2038).

Pour ces professions, les DFS restent applicables mais selon un mécanisme dégressif : le taux de déduction sera réduit étape par étape jusqu’à extinction complète. Dans certains secteurs comme le journalisme ou le transport routier, la DFS représentait respectivement 28 % et 20 % de la rémunération brute soumise à cotisations en 2024.

Quel impact pour les professions concernées ?

La fin des DFS va mécaniquement accroître l’assiette des cotisations sociales et, par conséquent, augmenter l’imposition des salariés dans les secteurs concernés.

Attractif par sa simplicité et son gain fiscal immédiat, le dispositif séduisait aussi par l’absence de justificatifs à fournir et la réduction directe de l’impôt sur le revenu. C’était un atout non négligeable, notamment pour les professionnels aux revenus variables ou aux frais difficiles à justifier.

Cette réforme, adoptée dans un contexte de contraintes budgétaires, traduit là encore la volonté de l’État d’harmoniser le traitement des frais professionnels et de mettre fin à des régimes assimilés, à tort ou à raison, à des niches fiscales.

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