CROUS : le repas à 1 € pour tous les étudiants adopté en commission des finances ! (PLF 2025)

Vous êtes étudiant ? Sachez que la commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté hier, mardi 30 octobre 2024, un amendement (N° II-CF1596) au projet de loi de finances pour 2025 visant à généraliser le repas au CROUS à 1 euro par jour. Et ce, pour tous les étudiants.
Reste maintenant à savoir si l’Assemblée nationale adoptera cet amendement, étape nécessaire pour que cette mesure puisse voir le jour.
On fait le point.
Le repas à 1 euro, dispositif mis en place en 2020
Chaque année, le coût de la vie étudiante continue de grimper. D’après le dernier rapport annuel de l’Union nationale des étudiants en France (UNEF), il a ainsi connu une augmentation de 2,25 % en 2024, « poursuivant une tendance toujours croissante face à une précarité elle aussi toujours plus mortifère pour les étudiant.e.s ». Toujours selon ce rapport, le coût de la vie a bondi de +27,76 % sous la présidence d’Emmanuel Macron.
Dans ce contexte d’inflation galopante, le gouvernement avait instauré le repas CROUS à 1 euro - au lieu de 3,30 euros - en 2020 pour les étudiants boursiers. La crise sanitaire avait poussé le gouvernement à étendre ce dispositif aux étudiants précaires non-boursiers en janvier 2021.
Depuis, le repas à 1 euro est reconduit chaque année pour les étudiants boursiers et précaires. Entre septembre 2023 et juin 2024, plus de 23,8 millions de repas ont ainsi été servis pour 1 euro à ces derniers.
L’élargissement du dispositif fait partie des revendications portées par la gauche, et est soutenu par l’UNEF, qui plaide pour le « retour du repas à 1 euro pour tou.te.s ».
PLF 2024 : vers l’élargissement du repas à 1 euro à tous les étudiants ?
La Commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté mardi 30 octobre un amendement présenté par le groupe Écologiste et Social visant à généraliser le repas à 1 euro pour tous les étudiants. S’il était retenu dans la loi de finances, le coût de la mesure avoisinerait les 90 millions d’euros par an.
L’hémicycle risque d’être divisé sur la question, comme l’année passée, où l’instauration du repas à 1 euro par jour avait échoué à 1 voix près. La mesure est soutenue par la gauche, et par le Rassemblement National. La députée Céline Hervieu a défendu l’amendement en rappelant qu’il y a « un jeune sur trois aujourd’hui, parmi ceux qui sont interrogés, qui déclarent sauter régulièrement des repas ». Le député RN Jean-Philippe Tanguy a quant à lui annoncé que son parti « votera le dispositif des repas à 1 euro ».
Les députés Renaissance se montrent plus dubitatifs. Le rapport spécial Thomas Cazenave s’est opposé à l’extension du repas à 1 euro par jour, mesure « très régressive » et « la plus injuste qui soit », se demandant « pourquoi offrir un repas gratuit à tous les étudiants, quelle que soit la configuration familiale, quels que soient les revenus des parents ? », et rappelant qu’un repas au CROUS est de « 3,30 euros pour tous quel que soit le revenu, et 1 euro pour les boursiers en situation de précarité, pour un prix de revient du repas qui est à 8 euros ».
Ce à quoi le député LFI Aurélien Lecoq avait répondu que « le principe d’universalité de droit est un principe qui est profondément républicain et qui s’applique dans de nombreux de nos services publics ».
Ci-dessous, l’exposé des motifs de l’amendement n° II-CF1596 adopté par la Commission des finances :