Covid-19 : les personnes en arrêt pour garder leurs enfants vont être placées en activité partielle, quelle conséquence sur la rémunération ?

À compter du 1er mai, le mode d’indemnisation des personnes placées en arrêt de travail pour garder leurs enfants, des personnes à risque susceptibles de développer une forme grave du covid-19, ainsi que des personnes qui habitent avec une personne vulnérable va évoluer : elles seront placées en activité partielle.
À NOTER
Une récente note de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) « activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 » indique qu’à la fin mars 2020, 25 % des salariés étaient placés en activité partielle, 25 % en télétravail, 25 % continuaient de travailler comme auparavant, et 13 % étaient en arrêt maladie (garde d’enfant, personne à risque, etc.). La mesure gouvernementale va avoir pour effet de gonfler le nombre de personnes placées en activité partielle.
Arrêts garde d’enfants et personnes vulnérables : jusqu’au 30 avril, un arrêt maladie
Jusqu’au 30 avril, ces salariés continuent de toucher l’indemnisation pour arrêt maladie. Elles perçoivent ainsi :
- Les indemnités journalières de la Sécurité sociale
- Un complément de salaire de la part de leur employeur, à hauteur de 90 % de leur salaire et quelque soit leur ancienneté
Ce mode d’indemnisation vaut pour les arrêts allant du 12 mars au 30 avril 2020.
Arrêts garde d’enfants et personnes vulnérables : à compter du 1er mai, activité partielle
En fin de semaine dernière, le Gouvernement a annoncé que ces personnes placées en arrêt de travail à la suite du coronavirus seraient, dès le 1er mai, placées en activité partielle. S’agissant de l’indemnisation :
- Pour les salariés rémunérés au niveau du SMIC (soit 1 185,35 € net pour une personne travaillant 35h/semaine), l’indemnité sera égale à 100 % du salaire net
- Pour les salariés travaillant 35 heures par semaine, et rémunérés au-delà du SMIC : l’indemnité couvrira 70 % du salaire brut, soit environ 84 % du salaire net. Les entreprises qui le souhaitent pourront décider de compléter le salaire de leurs salariés afin qu’il couvre 100 % de leur rémunération habituelle.
- Pour les salariés travaillant plus de 35h/semaine : En principe, les heures supplémentaires ne sont pas indemnisables au titre de l’activité partielle. Cependant, dans le contexte particulier de la crise sanitaire actuelle, le gouvernement a décidé de rendre certaines heures supplémentaires structurelles indemnisables au titre de l’activité partielle. Il s’agit de celles prévues par :
- des conventions individuelles de forfait établies sur la semaine, le mois ou l’année conclues avant le 24 avril 2020
- ou des durées collectives de travail supérieures à la durée légale prévues par des conventions ou accords collectifs de travail conclus avant le 24 avril 2020
Le communiqué de presse du Gouvernement indique que « cette mesure permet d’éviter une réduction de l’indemnisation des personnes concernées : sans cette mesure, le niveau d’indemnisation des salariés aurait diminué pour atteindre 66 % du salaire après 30 jours d’arrêt pour les salariés justifiant d’une ancienneté inférieure à 5 ans, par exemple ».
Les salariés n’ont aucune démarche à effectuer pour ces changements.
L’impact pour les employeurs
Pour les employeurs, c’est une bonne nouvelle. Lorsque leurs salariés étaient en arrêt pour l’un de ces motifs, il restait à leur charge environ 40 % de leur salaire.
Grâce au dispositif de l’activité partielle, les employeurs avanceront 84 % du salaire net, mais seront par la suite remboursés par l’État.
Travailleurs indépendants, fonctionnaires, agents contractuels
Pour les fonctionnaires, agents contractuels ou travailleurs indépendants, rien ne change : ils continueront d'être indemnisés selon les mêmes bases qu’aujourd’hui.
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