Contribution sur les hauts revenus : une mesure pas si temporaire que ça ?

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Contribution sur les hauts revenus : une mesure pas si temporaire que ça ?

Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a exprimé son souhait de rendre permanente la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), pourtant prévue à l’origine comme une mesure temporaire.

Cette contribution impose un taux minimal d’imposition de 20 % aux contribuables dont les revenus annuels dépassent 250 000 euros pour une personne seule, et 500 000 euros pour un couple sans enfant.

Une logique de justice fiscale

Initialement, cette mesure ne devait s’appliquer qu’aux revenus de 2024 à 2026, le temps de renflouer les caisses de l’État. Mais comme cela a déjà été le cas dans le passé — on se souvient par exemple de la CRDS —, le gouvernement semble vouloir la faire durer plus longtemps. Elle deviendrait ainsi « pérenne », comme l’a indiqué Éric Lombard dimanche au micro de BFM TV.


Selon lui, cette évolution répond à un impératif de « justice fiscale » et de solidarité nationale. « Ce signal de solidarité me semble nécessaire », a-t-il martelé.
Un retour déguisé de l’ISF ? Pas du tout, affirme le ministre : « L’ISF porte sur le patrimoine, cette contribution s’applique uniquement aux revenus ».

Le cas des entreprises

Et les sociétés dans tout ça ? Elles aussi ont déjà été mises à contribution ces derniers mois pour aider à combler le déficit public. Mais sur ce point, Éric Lombard s’est voulu rassurant : l’impôt exceptionnel sur les grandes entreprises, qui a rapporté huit milliards d’euros en 2024, « ne sera pas reconduit ».

Pas de hausse d’impôt prévue

Au cours de l’interview, le ministre a également tenu à rappeler que le gouvernement entend faire le maximum d’économies pour ramener le déficit budgétaire à 5,4 % du PIB en 2025.

« Nous ferons les ajustements qu’il faut (...), il est hors de question d’augmenter les impôts », a-t-il affirmé. L’objectif reste clair : corriger les comptes publics sans pénaliser davantage les ménages ni fragiliser la reprise économique.

Aujourd’hui, environ 20 000 contribuables sont concernés par la contribution sur les plus hauts revenus. Une mesure qui a déjà permis de collecter environ deux milliards d’euros de recettes jusqu’à aujourd’hui.

À l’heure où débute la période de déclaration des revenus, il est bon de rappeler que certaines dépenses stratégiques peuvent limiter, dès l’an prochain, l’effet de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus.

Parmi les leviers à mobiliser : les charges déductibles du revenu imposable, telles que les charges foncières, les frais professionnels ou encore les pensions alimentaires versées à des ascendants ou descendants.

À l’inverse, il vaut mieux éviter de multiplier les dépenses courantes ouvrant droit à des réductions ou crédits d’impôt (emploi à domicile, dons, garde d’enfants, etc.), car les avantages fiscaux obtenus viennent mécaniquement gonfler l’assiette prise en compte pour la CDHR.

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