Comment les Français repensent la transmission de leur patrimoine ?

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Comment les Français repensent la transmission de leur patrimoine ?

La démocratisation de l’héritage se poursuit en France, comme le montre une récente étude. L’assurance-vie demeure l’outil privilégié, tandis que la transmission intergénérationnelle gagne du terrain.

Cependant, près d’un Français sur deux déclare ignorer quelles démarches entreprendre pour léguer son patrimoine en toute sécurité. Parallèlement, le testament perd du terrain : moins d’un Français sur trois en a rédigé un. Tour d’horizon des principaux chiffres.

Le testament, un outil encore trop peu utilisé

Lorsque l’on évoque la transmission du patrimoine, le testament vient souvent en premier à l’esprit. Pourtant, il n’est pas le seul dispositif qui permet de préparer sa succession, loin de là !

Selon une enquête d’Asac-Fapes réalisée avec l’Ifop, seuls 32 % des Français déclarent avoir rédigé un testament ou envisager de le faire prochainement. Cela représente une baisse de 5 points par rapport à l’année précédente.

Les principales motivations dans la rédaction du testament sont :

  • La protection du conjoint (55 %) ;
  • La volonté de transmettre des biens mobiliers (33 %) ;
  • La volonté d’ajuster la répartition entre héritiers (23 %).

Malgré sa simplicité juridique et sa praticité, le testament reste donc sous-utilisé, signe probable que d’autres modes de transmission gagnent en popularité.

Un virage vers la donation de son vivant

C’est le cas de la donation de son vivant, qui séduit de plus en plus. Elle a été envisagée ou réalisée par 59 % des Français, et même par 75 % des parents. Les motivations principales sont :

  • Réduire les droits de succession (46 %) ;
  • Sécuriser l’avenir des proches (42 %)
  • Transmettre progressivement (31 %) ;
  • Conserver un contrôle sur les biens transmis (25 %, +4 points).

L’assurance-vie : le dispositif préféré des Français

Mais s’il est un outil qui remporte tous les suffrages pour transmettre son patrimoine, c’est bien l’assurance-vie. Véritable « couteau suisse patrimonial », elle est plébiscitée par 53 % des sondés. Elle devance largement les livrets bancaires (20 %), l’immobilier (18 %), la bourse (5 %) et le Plan Épargne Retraite (4 %).

Une liberté de choix plus affirmée

L’étude révèle également que les Français cherchent à s’affranchir des modèles successoraux traditionnels, centrés sur le conjoint ou les enfants. Ainsi, 4 détenteurs d’assurance-vie sur 10 ont choisi de désigner des bénéficiaires en dehors de leurs ayants droit légaux.

La possibilité de choisir librement qui héritera de son patrimoine arrive en tête des priorités (38 %), devant la protection du conjoint (28 %) ou la volonté d’éviter des conflits entre héritiers (25 %).

À NOTER

Rappelons qu’en France, il n’est pas possible de déshériter ses enfants. Ces derniers sont des réservataires, c’est-à-dire qu'ils reçoivent obligatoirement une part de votre héritage.

La transmission intergénérationnelle se développe

Un autre phénomène qui se dessine aujourd’hui est la volonté croissante de transmettre directement aux petits-enfants, en « sautant » la génération intermédiaire. Près d’un quart (24 %) des grands-parents privilégient cette transmission, soit un gain de 12 points par rapport à la moyenne nationale, ce qui illustre un réel bouleversement des dynamiques familiales.

Perceptions et incertitudes : quand épargner prime sur transmettre

Aujourd’hui, 71 % des Français estiment pouvoir léguer un héritage à l’avenir, un recul de 7 points par rapport à 2024. Cette perception varie bien entendu fortement selon l’âge, le niveau de revenus et la situation matrimoniale : les jeunes adultes (18-24 ans), les ménages modestes et les personnes célibataires sont les moins confiants.

Selon l’étude, ce paradoxe est le reflet d’une tendance actuelle : malgré un taux d’épargne élevé, la capacité perçue à transmettre diminue, probablement en raison des inquiétudes liées à l’instabilité politique et au ralentissement économique. L’épargne, autrefois vue comme un capital à transmettre, est désormais majoritairement considérée comme un filet de sécurité face à l’incertitude. On constate donc une priorité claire : se protéger d’abord, puis seulement envisager la transmission.

Enfin, l’un des enseignements les plus marquants de l’étude réside dans le fait que 50% des personnes interrogées ignorent complètement quelles démarches entreprendre pour transmettre leur patrimoine. Cette méconnaissance touche particulièrement certains profils : 72 % des moins de 35 ans, 53 % des femmes et 64 % des personnes issues de catégories modestes.

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