Certains crédits à la consommation mieux encadrés en 2026

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Certains crédits à la consommation mieux encadrés en 2026

40 % des Français détiennent un crédit à la consommation, soit près d’un sur deux. Mais face à la hausse des difficultés de remboursement, le gouvernement prévoit de transposer en France une directive de l’Union européenne en novembre de l’année prochaine.

Celle-ci offrira une protection renforcée aux citoyens et limitera les risques de basculer dans la spirale du surendettement.

Qu’est-ce qui motive ce renforcement ?

Une étude Cofidis de 2024 révèle que 83 % des Français ayant un crédit à la consommation affirment rembourser leurs mensualités « sans problème ». C’est le verre à moitié plein. Mais si l’on choisit de voir le verre à moitié vide, cela signifie aussi que 17 % des emprunteurs rencontrent des difficultés à honorer leurs engagements financiers.

Parallèlement, la progression des mini-crédits (prêts de faibles montants), des paiements fractionnés ou différés, ainsi que des offres de crédits en ligne, a mécaniquement contribué à une hausse des situations de surendettement : +6 % sur les premiers mois de 2025.

Un alignement sur la réglementation européenne

Le gouvernement s’apprête à transposer une directive européenne visant donc à renforcer la protection des emprunteurs. Suite à l’ordonnance du 3 septembre 2025 qui intègre au droit français la directive européenne (UE) 2023/2225, de nouvelles règles entreront en vigueur en novembre 2026. Elles concerneront plusieurs catégories de crédits qui échappaient jusqu’à présent en partie à un encadrement strict :

  • Les très petits prêts (par exemple ceux de moins de 200 €), gratuits ou presque, ou de très courte durée ;
  • Les paiements fractionnés ou différés, y compris dans les achats en ligne ;
  • Les contrats avec option d’achat (LOA), assimilables à des crédits déguisés ;
  • Les prêts élevés, compris entre 75 000 € et 100 000 €, qui ne bénéficiaient pas toujours des mêmes garanties pour l’emprunteur.

Désormais, les informations précontractuelles fournies par l’établissement prêteur devront être plus précises. Les délais de rétractation pourront être prolongés dans certains cas, un accompagnement gratuit sera proposé aux personnes en difficulté, et le remboursement anticipé sera facilité ou soumis à des conditions plus favorables.

La publicité plus encadrée

Autre changement, et non des moindres : un encadrement beaucoup plus strict de la publicité. Toute campagne vantant un crédit à la consommation devra désormais être claire, loyale et non trompeuse. Les messages ne pourront plus mettre en avant la facilité d’obtention du crédit ni en minimiser le coût. Une mention standard rappelant que « le crédit coûte de l’argent et doit être remboursé » deviendra obligatoire.

Les nombreuses publicités diffusées par les établissements de crédit à la télévision donnent parfois l’impression qu’obtenir un prêt est simple et sans conséquence. Or, si le crédit est majoritairement utilisé pour financer des projets précis (achat d’une voiture, travaux de rénovation du logement, etc.), certains Français y recourent aussi pour pallier une situation financière délicate. Dans ces cas, le crédit ne fait qu’alourdir la charge financière et peut, à terme, exposer l’emprunteur à des difficultés encore plus importantes.

Analyse du profil client

Enfin, les prêteurs devront évaluer plus rigoureusement la capacité de remboursement des emprunteurs, en s’appuyant notamment sur les fichiers d’incidents de paiement. Même pour les petits prêts, cette évaluation sera obligatoire dans de nombreux cas.

Rappelons qu’en 2024, près d’un dossier de surendettement sur six en France comporte un paiement fractionné ou un micro-crédit, d’après le rapport annuel de l’Observatoire de l’inclusion bancaire (OIB).

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