Carrière longue : le combat des TUC, ex-emplois aidés, pour obtenir la retraite anticipée

Vous faites partie des Français ayant effectué des Travaux d’utilité collective (TUC) ou un autre contrat aidé dans les années 1980 ? Depuis la réforme des retraites de 2023, ces périodes vous permettent de valider des trimestres de retraite, ce qui n’était pas possible auparavant.
Mais l’association « TUC, les oubliés de la retraite » pointe un autre problème de taille, qui n’a pas été résolu par la réforme. Ces périodes ne comptent pas pour le dispositif de « carrière longue ».
On vous explique pourquoi c’est problématique.
La réforme des retraites acte une avancée partielle
La réforme des retraites a réparé une partie de l’injustice dont vous étiez victime : les TUC et contrats aidés réalisés dans les années 1980 permettent désormais d’ouvrir droit à la validation d’un trimestre de retraite pour chaque période de 50 jours de stage, dans la limite maximale de 4 trimestres.
Vous bénéficiez de cette nouveauté si vous avez effectué :
- Un stage dit de « travaux d’utilité collective » entre 1984 et 1990 ;
- Ou un stage de la formation professionnelle :
- Un stage pratique en entreprise du plan Barre entre 1977 et 1988 ;
- Un stage Jeunes volontaires entre 1982 et 1987 ;
- Un programme d’insertion locale entre 1987 et 1990 ;
- Un stage d’initiation à la vie professionnelle entre 1985 et 1992.
Pour faire valider vos droits, rendez-vous sur le site de lassuranceretraite.fr, et sélectionnez le service « déclarer mes stages et travaux d’utilité collective (TUC) ».
Le dispositif carrière longue toujours inaccessible aux anciens TUC, regrette l’association « TUC, les oubliés de la retraite »
L’association « TUC, les oubliés de la retraite » déchante : les décrets portant application de la réforme des retraites ne permettent pas aux anciens TUC de bénéficier du dispositif de carrière longue. Or selon Yves Coussement, trésorier de l’association, « 70 % des TUC ont fait des stages entre 16 et 20 ans », condition qui leur permettrait d’être éligible à un départ anticipé à la retraite.
Pour tenter de faire valoir les droits des anciens TUC, l’association a déposé en juin un recours au Conseil d’État afin de revoir les décrets d’application de la réforme des retraites. Plus récemment, elle a interpellé les nouveaux députés sur ce sujet épineux.
Yves Coussement regrette ainsi que la promesse d’Élisabeth Borne de « réparer l’injustice » n’ait été que partiellement tenue : « D’un côté, on reconnaît les TUC comme un travail effectif » mais « de l’autre côté, on ne leur reconnaît pas les mêmes droits » que des personnes ayant eu des congés maternité ou des périodes de chômage ».
Affaire à suivre.