Carrière longue, emploi des seniors : les concessions d’Élisabeth Borne sur la réforme des retraites

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche ce week-end, Élisabeth Borne révèle être prête à réaliser des concessions à la droite sur les carrières longues et l’emploi des seniors, notamment. Des annonces qui arrivent juste avant l’examen en séance publique de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, qui débute ce jour.
Ouverture du dispositif de carrière longue
Première grande concession annoncé par la Première ministre, dans l’optique de conquérir les députés Républicains : l’ouverture du dispositif de carrière longue aux français ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans. Les 30 000 personnes concernées pourraient dès lors partir en retraite dès l’âge de 63 ans (au lieu des 64 ans d’origine).
Selon le chiffrage réalisé par le gouvernement, cette mesure coûterait entre 600 millions et 1 milliard d’euro par an. Deux pistes de financement ont été dévoilées par Olivier Véran, actuel porte-parole du gouvernement :
- Le transfert des cotisations de la branche accidents du travail et maladies professionnelles de la Sécurité sociale, branche « archi-excédentaire » d’après ses dires, et le budget de l’État ;
- L’unification des prélèvements sociaux à 30 % sur les indemnités des ruptures conventionnelles et de départ en retraite, qui permettraient de récolter 200 à 250 millions d’euros supplémentaire.
« Je suis convaincue que le groupe LR sera cohérent avec ce qu’il a toujours porté », estime Élisabeth Borne. Reste à savoir si cette mesure contentera l’ensemble des Républicains. Le député du Lot Aurélie Pradié, qui souhaitait quand à lui un départ à la retraite sans condition d’âge pour les personnes ayant cotisé 43 ans, n’est pas convaincu. Une mesure que la Première ministre a jugé irréalisable car elle coûterait 10 milliards d’euros.
Indemnités de rupture conventionnelle et départ en retraite : unification des prélèvements sociaux à 30 %
Autre concession annoncée par la Première ministre, qui servirait justement à financer la première mesure : l’unification des prélèvements sociaux à 30 % sur les indemnités des ruptures conventionnelles et des départs en retraite » afin de supprimer les incitations financières à se séparer des seniors.
Cette mesure, qui risque de ne pas plaire aux entreprises, était demandé au sein même de sa majorité.
Clause de revoyure en 2027
Une clause de revoyure de la réforme des retraites à horizon 2027 était défendue par les députés Centristes (Modem et Horizons). Élisabeth Borne a annoncé être ouverte à ce souhait, acceptant « un bilan d’étape à mi-parcours ».