Campagne de vaccination contre le Papillomavirus (HPV) : moins de 15 % des élèves de 5ᵉ vaccinés, le gouvernement en espérait le double

Souvenez-vous, le 1er octobre dernier, le Gouvernement a lancé une campagne nationale de vaccination gratuite contre le papillomavirus humain (HPV) dans près de 7 000 collèges publics et privés volontaires.
Un début de campagne bien en-deçà des objectifs du Gouvernement. Le point en détail dans l’article suivant !
Seulement la moitié des élèves ciblés vaccinés contre le HPV
Selon le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, seuls 117 000 collégiens de 5e ont pour l’instant été vaccinés contre le HPV, soit « 13 à 15 % » de la cible alors que le gouvernement misait sur le double.
On est donc bien en-deçà des objectifs du Gouvernement qui tablait sur un taux de vaccination de 30 %.
La Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) a jugé que cette vaccination était loin des attentes, avec un premier aperçu considéré comme « décevant ». Elle explique ce début de campagne difficile par une organisation administrative « un peu lourde et compliquée ».
Ainsi, Geoffroy Canlorbe, secrétaire général de la Société savante et praticien à l'AP-HP précisait çà l’AFP que « les collèges recevaient des grosses enveloppes à distribuer aux parents avec un courrier d'information, (...) et la feuille d'autorisation à signer par les deux parents. Et le jour de la vaccination, il faut aussi le carnet de santé ».
Vaccination contre le HPV : une nouvelle campagne de communication relancée au printemps
Frédéric Valletoux a annoncé qu’une nouvelle campagne de communication de vaccination contre le papillomavirus serait relancée « dès le printemps ».
L’objectif ? « Avertir et informer les parents des enfants qui seront en 5ᵉ à partir de septembre prochain que nous les solliciterons pour leur proposer cette vaccination ». Une vaccination « volontaire et gratuite, nécessaire sur le plan médical pour prévenir les cancers liés au papillomavirus », a rappelé le ministre.
Il faut savoir qu'en cas de succès, la généralisation de cette campagne de vaccination offrira chaque année à 800 000 élèves la possibilité de se protéger contre les cancers liés aux HPV.
Les HPV sont responsables de 6 300 nouveaux cas de cancers chaque année, principalement des cancers de l’utérus, ou des cancers de l’anus. Ils sont aussi responsables de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus.
La vaccination HPV en pratique
Environ 80 % des femmes et des hommes sont exposés au HPV au cours de leur vie. Le vaccin est préconisé :
- Pour tous les jeunes garçons et toutes les jeunes filles âgés de 11 à 14 ans révolus en 2 injections, espacées de 6 à 13 mois ;
- En rattrapage, en 3 injections, pour les jeunes âgés de 15 à 19 ans qui n’auraient pas été vaccinés entre 11 et 14 ans révolus.
Actuellement, 2 vaccins sont disponibles (Cervarix et Gardasil 9) et ne sont pas interchangeables : toute vaccination commencée avec l'un doit, pour être efficace, être achevée avec le même. Toutefois, toute nouvelle vaccination doit désormais être commencée (et achevée) avec le vaccin Gardasil 9 pour les personnes non antérieurement vaccinées.
La vaccination contre le papillomavirus est-elle remboursée par la Sécurité sociale ?
La vaccination contre le papillomavirus est gratuite lorsqu’elle est réalisée dans les collèges dans le cadre de la campagne nationale de vaccination des élèves de 5e ou encore dans certains centres de vaccination.
En outre, lorsque la vaccination est réalisée entre 11 et 13 ans, la prise en charge de l’Assurance maladie est intégrale.
Dans les autres cas, le vaccin contre le HPV est pris en charge par la Sécu. Il est remboursé sur prescription médicale à 65 %. La complémentaire santé complétera le remboursement.